Or, on sait que les plus grands crimes ne peuvent être commis que par une masse de subordonnés aveuglément soumis à une autorité malveillante
Non.
En l’occurence, si ces fraudes ont été possibles, c’est que le SYSTEME les permet ; non seulement, il les permet, mais il les engendre, nécessairement. Tant de la part des banques que des traders ; le système capitaliste ultralibéral est fait, par définition, de ces opérations (à risque ou non) de spéculation , totalement déconnectées de l’économie réelle, et qui finissent par la ruiner.
La faute en incombe essentiellement au système financier et monétaire.
Tant que ce seront les banques et les milieux financiers qui produiront l’argent, et pourront s’en servir à des opérations spéculatives, que ce soit Kerviel ou d’autres, les mêmes causes produiront les mêmes effets, et on n’en punira que les lampistes.
Comment, sur ces opérations, exonérer la responsabilité de la banque elle-même, prise dans l’engrenage des jeux boursiers ?
Madoff, Kerviel, ne sont que les exécutants (plus ou moins honnêtes, plus ou moins « malins ») d’un système fait de ces opérations de boursicotage et de jeux spéculatifs, qui
bousillent l’économie, endettent les états, et font payer aux citoyens les extravagants jeux de casino de la spéculation.
Le seul motif de se réjouir serait que cet exemple, comme celui de Madoff, permette d’envisager la condamnation du système monétaire, et d’instaurer une nécessaire RÉGULATION des opérations financières.
On en est très, très, très, loin, hélas.
Alors, personnellement, je n’éprouve aucune espèce de réjouissance à voir un lampiste condamné, quand tous les autres acteurs du système vont pouvoir continuer leurs dégâts.
Il ne s’agit pas « d’autorités malveillantes » ; le bien et le mal n’ont rien à voir avec les préoccupations, les objectifs, les pratiques des banques et des organismes financiers ; leur seul but c’est de gagner toujours plus d’argent, et tous les coups y sont permis.
Dans un système à somme nulle, chacun sait que pour qu’il y ait de (très gros) gagnants, il faut qu’il y ait une multitude de perdants.
Il ne s’agit donc pas de bien ou de mal, mais de nécessaires LOIS, qui permettent d’éviter les ravages d’un système inique et prédateur.
Entre autres, la nécessaire REFORME MONÉTAIRE sans laquelle il y aura d’autres Kerviel, d’autres Madoff, et où les citoyens paieront toujours les pots cassés.