Bonjour Aimé Fay,
voyons ! Il s’agit ici d’un procès politique.
Plus que la Société Générale et ses responsabilités, c’est toute l’évolution des sociétés modernes et leurs méthodes de gestion du personnel, et tout en particulier ce que l’on appelle « la culture du résultat », qui sont ici en question.
Acculé à la nécessité de produire des résultats excessifs, Jérôme Kerviel a fini par tricher, soit. Le seul élément remarquable de l’affaire, c’est l’échelle à laquelle il l’a fait.
D’autres que lui, dans d’autres sociétés, ont fini par se suicider, était-ce mieux ?
Il n’est aucunement besoin d’être banquier et d’avoir des connaissances de trading pour comprendre cette affaire : toute personne travaillant dans une grande société d’aujourd’hui, soumise à l’obligation de résultats chiffrés excessifs, aux entretiens d’appréciations, et aux pressions quotidiennes peut le comprendre aisément.
Celà peut vous étonner, mais, pour ma part, je vois aujourd’hui des Jérômes Kerviel partout :
Le chauffeur-livreur obligé de rouler à fond la caisse et de prendre des risques pour rattraper les minutes qui lui ont été grattées sur sa tournée pour « augmenter la productivité » s’en sortira pendant des mois ou des années, au prix peut-être d’un ou deux PV pour excès de vitesse.
Et puis un jour la chance tournera et il fauchera quatre ou cinq gamin sur un trottoir... Serait-ce moins grave que de perdre cinq milliard d’Euros ?
Jérôme Kerviel devait être condamné lourdement pour que ne soit pas remis en question le Système économique et d’entreprises actuel.
Celà nous rappelle les grands procès staliniens ou maoistes de naguère...
Cordialement Thierry