Avec ces enragés extrémistes de tous les côtés, je ne vois guère, hélas, qu’un bain de sang in fine....
Sternhell aussi hélas..
et pourtant il faut le lire davantage encore !!!
ici en 1998 :
Un principe d’ailleurs commun aux deux branches du sionisme, la branche travailliste et la branche de droite (« révisionniste ») - cette dernière est arrivée pour la première fois au pouvoir en 1977, et on lui doit la grande vague expansionniste des années 1980, ainsi que la guerre du Liban. Au fond, le sionisme tout entier n’est qu’une variante classique de ce nationalisme fermé apparu en Europe au tournant du siècle, alors que le nationalisme libéral, issu des Lumières et de la Révolution française, battait en retraite.
Pour les élites des années 1970 — y compris Itzhak Rabin et M. Shimon Pérès, venus au pouvoir pour la première fois en 1974 — comme pour les maîtres de la pensée nationale du travaillisme, arrivés au début du siècle, accepter l’idée d’une double légitimité en Palestine, c’était miner les fondements mêmes du sionisme. Les Palestiniens pouvaient avoir des droits en tant qu’individus, mais pas en tant que collectivité nationale — pas question qu’ils prétendent à l’indépendance.
Pour la première fois apparaît une tendance véritablement individualiste, laïque, fondant l’identité sur l’aspiration à la liberté et à l’autodétermination, sur la volonté librement exprimée des personnes et non sur l’histoire et les pierres éternelles. L’Israélien nouveau, juif mais laïque, encore minoritaire mais bien présent, tourné vers les valeurs consacrées, voilà deux siècles, par la Révolution française, a commencé, ces dernières années, à se bâtir une identité indépendante, coupée de la religion de ses pères et de la « promesse divine ».
C’est là une révolution contre laquelle se révolte le sionisme du sang et du sol : les colons de Cisjordanie et leurs alliés du Likoud ont raison de soutenir que la reconnaissance des droits nationaux des Palestiniens marque la fin d’une époque. Israël ne cesse de se rapprocher, bien que souvent d’une manière trop hésitante et trop lente, de la tradition léguée par les Lumières. Un nombre croissant de ses intellectuels se sentent plus proches du nationalisme d’un Michelet que de celui de Johann Gottfried Herder qui, au début du siècle, avait nourri le sionisme en Europe orientale. Un monde sépare les écrivains et artistes d’aujourd’hui des grands noms de la génération précédente, souvent associés à la fondation, après les Six Jours, du Mouvement pour le Grand Israël.
depuis, c’est reparti HELAS nationaliste et orthodoxe ! quelle pitié ! En 1998 c’était encore possible : des abrutis comme Sharon auront tout gâché !