La première leçon que nous devrions tirer de ces anomalies c’est qu’il
faut en finir avec la représentation, avec ce principe qui veut qu’une
personne représente des centaines, des milliers, des millions de
personnes.
En effet, et il serait grand temps ! C’est tout le problème de notre compréhension du mot
démo-cratie, ou de notre façon de la mettre en pratique : nous déléguons notre pouvoir de décision à un élu (à propos : combien de Français savent vraiment quelle est la mission d’un sénateur par rapport à celle d’un président de région ?) sur lequel nous nous déchargeons de notre responsabilité civique, quitte à le lapider ensuite si ses décisions nous déplaisent, alors que c’est nous-mêmes qui lui avons donné notre feu vert.
Moralité : la démocratie (telle que pratiquée actuellement) rend-elle feignasse, ou est-elle générée par des feignasses ?
J’aurais une suggestion de réforme pour le prochain ministre de l’éducation nationale : intégrer au programme scolaire, dès les premières classes de primaire, ne serait-ce qu’une ou deux heures hebdomadaires de démocratie, ou de citoyenneté. Qui fait quoi ? A quel titre tel élu me représente-t-il ? Quand puis-je intervenir ? Auprès de qui ? Quels sont mes droits et devoirs de citoyen ?
Combien savent par exemple qu’ils peuvent assister au conseil municipal de leur ville sans avoir à en demander l’autorisation ? Et parmi eux, combien le font ?
Quand on délègue son pouvoir, on peut s’attendre au pire, comme voir le représentant de sa nation s’incliner devant le maître du marché chinois (je t’échange les Droits de l’Homme contre 50 TGV), ou devant un leader religieux (je t’échange une protection de l’intégrisme catho sur mon sol contre le droit d’expulser les Roms quand je veux).
C’est ça la démocratie... pour l’instant.
Quelqu’un a une autre option ?