mais
vous ne pensez pas que pour la plupart ces augmentations de salaire
permettent simplement d’assurer les frais de première nécessité ?
Certes ! En 2010, c’est une évidence ! Je parlais de cette époque-là, dans les années 70 : les salaires étaient très corrects, la misère avait pratiquement disparu, le confort et même le superflu entrait dans foyers les plus modestes, ce qui était évidemment légitime ; je veux dire que les revendications syndicales auraient pu commencer à s’intéresser davantage aux conditions de vie et en particulier la diminution du temps de travail. Les augmentations de salaire étaient pratiquement automatiques, la lutte et la vigilance se sont émoussées faute d’avoir à combattre. Je crois, que nous nous sommes endormis sur nos lauriers, ce qui a justement permis à la mécanique dont vous parlez de se mettre en place pendant qu’on regardait ailleurs. Il n’est pas question de culpabiliser une génération, mais d’examiner le comment.
Quant leur histoire de retraite à 65 ans , étant donné
le nombre des chômeurs, on ne voit pas trop où est l’intérêt. C’est
encore un faux calcul.
Assurément ! C’est non seulement un faux calcul, c’est à mon sens une gigantesque arnaque ! Ce ne sont ni l’allongement de l’espérance du vie ni la durée des cotisations, ni même la base salariale qu’il faut considérer, mais les considérables profits que notre travail et notre savoir-faire ont engendrés au cours de notre vie professionnelle. Ils sont bien quelque part, ces profits, et ils financeraient confortablement nos retraites si on s’occupait de les faire revenir des îles dorées où ils sont planqués !