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Commentaire de easy

sur Eloge d'une voie humaine


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easy easy 14 octobre 2010 15:51

Christine Boutin, fondant ses discours sur un des Livres ramassis de conneries, me sort par les trous de nez.
Dieu jugera de son cas.

Mais je ne puis en rester là. Je ne puis me satisfaire de l’envoyer au diable dont elle a, en négatif (photographique) soutenu l’existence en brandissant un Livre.
Pragmatique, je considère notre problème global, celui que nous vivons, riches et pauvres de ce pays. Celui de la perte de valeurs morales, ces valeurs qu’on porte en soi et non sur soi.

Et tant que je verrai que nous restons majoritairement convaincus que le principe de la représentation (des élus) est incontournable, je me dis qu’on tient peut-être avec vous, un représentant représentant vraiment notre souci moral.

L’abbé Pierre avait renoncé à son héritage familial dès ses 19 ans et Odon Vallet vient de renoncer à un héritage en centaine de millions. Pour ces hommes, c’est clair, ils croient d’abord aux valeurs qu’on porte en soi. Entre eux et les Bettancourt-L’Oréal, c’est le jour et la nuit. Mais quid des autres, de ceux qui oscillent entre ces deux pôles ?
Ne sommes-nous pas de cette masse de ceux qui, un jour avalent une couleuvre pour ne pas perdre leur job dont le patron sait qu’il fournit les valeurs prêt-à-porter ou prêt-à-concommer, le lendemain donnent un coup de main aux restos-du coeur ?

Sommes nous si parfaits qu’il nous faille des représentants parfaits ?

Rien ne vaut une personne ayant fait son chemin de Damas et son retour de Canossa. Ce n’est pas seulement en bla-blas qu’elle change de cap. Tout en ayant profité de la galette, elle fait tout de même nettement partie de ceux qui se sont souciés de la misère des gens. Que par conviction religieuse (qu’elle avait su dépasser en aimant son cousin) elle en vienne à s’opposer à des idées dites progressistes (pour l’instant) comme le PACS ou le droit à l’avortement, c’est une chose plutôt normale. Ca ne fait sans doute pas chic dans le cercle se prétendant de progrès mais ça m’aurait beaucoup angoissé que des lois permettant de tuer un foetus ou de marier des homosexuels soient votées sans que quiconque ne proteste. Heureusement qu’elle était là pour donner corps à l’esprit démocratique, pour animer fortement le débat, pour donner à chacun, une fois les voix épuisées, l’impression que tout aura été réfléchi, débattu et entendu. Heureusement qu’il y avait Boutin sur ces coups là.

Euthanasie, PACS, avortement, tout ça, en tant que catho, elle ne pouvait y être favorable.
Mais elle a aussi le sens chrétien. Rien ne l’avait obligée à se lancer dans l’impossible galère du droit opposable au logement. C’est un concept fou que de dire que les gens ont droit à un logement (qui ne peut s’obtenir qu’avec du travail et du sacrifice d’autrui). Fallait oser. Alors qu’il aurait été plus naturel de poser le droit, pour tout Français, de poser pieds et fesses sur n’importe quel espace public de France (Auquel cas, les gendarmes n’auraient pas pu déloger les campeurs du canal Saint-Martin, auquel cas les Roms français n’auraient pas été interdits de présence)

Et le dividende universel, mazette, fallait oser ! Idée dingue n’est-ce-pas mais idée qu’il fallait bien aborder en tant que chrétienne dans un monde qui ne l’est plus, dans un monde où le travail est devenu objet de toutes les turpitudes, de tous les chantages et de toutes indignités (parcequ’il ne vise que le PAP et le PAC, parce qu’il encourage la corruption et non le courage) 

Et le droit à l’énergie ! Pareil.


Et les prisons ! Ya combien d’élus qui s’y sont rendus des dizaines de fois sans y être directement obligés soit par condamnation soit par fonction ?
Là encore elle s’est battue pour le droit à la dignité. 9 m² chacun ce n’est tout de même pas la lune non ? Il fallait bien que quelqu’un ait le courage d’en poser le pricipe non ?

Enfin, c’est une femme. Dans un monde qui crève du machisme (et que des femmes suivent parfois) il ne faut pas avoir le balai facile envers celles qui se donnent du mal pour essayer d’y mettre une part de féminité.

Je ne jetterai pas le bébé avec l’eau du bain.
Je n’attends pas Jésus.
Je me contenterai d’un Pierre, d’un Paul, d’une Ségolène ou d’une Christine.


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