- "En consacrant le 1er budget de l’état à savoir l’éducation nationale
soit 61 milliards d’euros en 2010 au remboursement de la dette l’état
mettrait 27 ans à rembourser sa dette. En utilisant le budget de la
culture, 3 milliards d’euros, l’état mettrait 545 ans à rembourser la
dette.«
Le premier budget de l’Etat est l’aide aux entreprises. Le montant agrégé de ces aides était en 2008 de 68 milliards d’euros, dont plus de 65% au bénéfice des seules entreprises du CAC 40. Cette »dépense« n’apparaît pas dans les comptes analytiques puisqu’elle est ventilée sur de nombreuses lignes comptables. Par ailleurs, ces aides prennent la forme de dispenses fiscales, qui sont donc des »non-recettes« , lesquelles ne sont pas non plus apparentes dans le budget simplifié de l’Etat tel qu’il est présenté aux Français.
Ce n’est donc ni le budget de la dette, ni celui de l’éducation qui est le premier poste de coût pour l’Etat (je parle de coût, et non de dépense, puisque par jeu comptable, il s’agit d’abord de non-recettes).
Sur tous les points développés par l’auteur, qui sont autant de lieux communs de la doxa néo-libérale, un succédanée des propos de la droite va-t-en guerre (économique, ou pire), il y aurait chaque fois des arguments pour montrer à quel point la couleuvre est grosse et le mensonge dogmatique !
Cher auteur, bien avant vous, j’ai travaillé dans le privé dans une fonction marketing. Je vous connais bien, pas personnellement, mais j’ai rencontré des dizaines de cerveaux tels que le vôtre, pétri d’une idéologie effarante qu’ils dispensent comme une vérité incontestable. Les cabinets de conseil et d’audit des grandes entreprises sont pleines de ces discours-là qui conduisent, sous couvert de prétendues contraintes incontestables, à délocaliser l’activité dans des pays à bas salaires, à titriser des valeurs opaques pour spéculer sur les marchés, à filialiser puis vendre les back-offices (là où se crée la valeur) pour présenter aux actionnaires des sociétés holding où seul subsiste le front-office (là où est comptabilisée la valeur)... en somme, à manipuler les chiffres et mentir, mentir sans honte ni regret puisque mentir permet de »faire" de l’argent.
Dans votre cas, j’hésite pourtant. Peut-être croyez-vous vraiment à ce que vous racontez. Dans ce cas, je vous invite à la méfiance : d’autres, plus cyniques et lucides que vous, ne tarderont pas à vous manger.
Bon courage.