Il me semble que les gens sous estime la corruption en France.
Dans l’esprit de beaucoup de nos concitoyens l’élu, le fonctionnaire, le chef d’entreprise, le cadre supérieur, et en général tout ceux qui ont des responsabilités, sont au-dessus de tout soupçon du fait même de leur position sociale.
Le notable, surtout avec la rosette, bénéficie encore d’un a priori favorable et d’un respect frisant la révérence.
« Vous ne pouvez pas accusé un ministre de la république d’être un menteur » a jeté un Calvi outré (un brin cynique) à Chérèque dans son émission mot croisé sur France 2
A la décharge des gens, les affaires sont souvent étouffées, saucissonnées, dépaysées, minimisées. Quand les corrompus, souvent des sous fifres ou des hommes de paille, sont condamnés, les faits sont anciens et oubliés, les médias ne s’y intéressent plus et n’y consacre qu’un entrefilets en page 8.
Hélas la corruption gagne de plus en plus de terrain et gangrène l’ensemble de la société française dans la plus grande discrétion médiatique.
Les quelques affaires dont le public a connaissance ne représentent que la partie visible de l’iceberg.
Je rappellerai pour mémoire l’affaire des Ascenseurs. Après une campagne médiatique sur quelques accidents, Chirac a fait voter une loi de mises aux normes drastiques. Cela a coûté des milliards aux co propriétaires et rapporté des milliards aux 3 ou 4 société qui tenaient le marché. Il s’agissait d’une action de lobbying concertée car des lois similaires ont été votées dans toute l’Union Européenne. Alors que plusieurs pays ont condamné des société d’ascenseurs pour ententes illicites et gonflement excessif des devis, aucune enquête n’a été ouverte en France.