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Commentaire de Morpheus

sur Les méthodes particulières du FBI


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Morpheus Morpheus 30 octobre 2010 17:25

Article (extraits) paru dans Le Soir le vendredi 29 octobre 2010.

Par Luis Lema, envoyé permanent, New York.

Un million de passagers par jour. Les services de sécurité américains savent que le métro de Washington, le plus utilisé des Etats-Unis après celui de New York, est une cible rêvée pour d’éventuels terroristes. Mercredi, la police a arrêté un Américain d’origine pakistanaise, Farooque Ahmed, 34 ans, qui préparait un tel attentat. Mais les conditions qui ont mené à cette arrestation soulèvent des questions sur les méthodes employées par les services du renseignement du FBI. Et ce à moins d’une semaine des élections (Mid-Term 2010).

Si Ahmed était connu de la police, c’était pour des factures impayées et quelques excès de vitesse. Il ne faisait partie d’aucune organisation, n’a jamais eu de contact avec Al Qaïda. Un jour, il a rêvé devant ses collègues de lancer « le djihad en Amérique ». Depuis, il était traqué par les agents du FBI.

Bien plus en réalité. Se faisant passer pour une cellule d’Al Qaïda, les agents l’ont convaincu de prendre pendant six mois des photos du métro de la capitale, afin d’y préparer, disaient-ils, une attaque terroriste. « Jamais la population n’a couru de danger durant l’enquête », a assuré le FBI. Un langage codé : l’opération terroriste a été menée de toutes pièces par les services de sécurité. Ce sont eux qui ont lancé l’idée, fourni le matériel et enrôlé le jeune homme. Sans eux, cette tentative d’attentat n’aurait jamais eu lieu.

Attirer la proie dans le piège
Cette pratique est devenue monnaie courante aux Etats-Unis, presque une décennie après les attentats du 11 septembre 2001. Dans le New Jersey, cinq hommes musulmans, d’origine ex-yougoslave, ont été accusés d’avoir planifié une attaque contre la base militaire de Fort Dix. Dans l’état de New York, ce sont le propriétaire d’une pizzeria criblé de dettes et un imam local qui ont été accusé de blanchiment d’argent sale et de « conspiration terroriste ». A New York encore, près de Newburgh, l’un des endroits les plus pauvre de l’Amérique, deux hommes ont été arrêtés pour avoir préparé des attentats contre une synagogue du Bronx.

Dans tous ces cas, le scénario a été le même. Les agents du FBI se sont appuyés sur des repris de justice musulmans qui se faisaient passer pour des fondamentalistes prêts à passer à l’action. Grassement rétribués, ces « informateurs » font tout pour attirer leur proie dans le piège. Dans le cas des " Cinq de Fort Dix ", l’un des éléments à charge retenu contre les prévenus était le fait qu’ils regardaient des vidéos d’Al Qaïda décrivant l’utilisation d’explosifs. Or c’est précisément l’informateur engagé par le FBI qui leur avait envoyé ces vidéos.

Dans une enquête diffusée par l’émission Democracy Now !, un ex-agent du FBI, James Wedick, 35 ans sur le terrain, s’emportait : « Etant donné les méthodes utilisées, 90% des cas qui se sont produits ces dix dernières années sont à jeter à la poubelle ».

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« On peut sans doute les accuser de stupidité grave, mais beaucoup plus difficilement d’être des terroristes », résume Anjali Kamat, productrice du documentaire de Democracy Now !

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