La dernière fois que j’ai voulu la voir, elle m’avait envoyé des photos.
Mais ce n’était pas elle, je ne retrouvais plus sa voix, ni son sourire. Celui-ci en clichés semblait déformer sa bouche, ses traits et même son corps. Ces instantanés d’apparences s’insurgeaient violemment contre mon souvenir et la reconstruction-intégration de sa personne, mais elle ne s’en apercevait pas. J’étais seule confrontée à mon désappointement.
Il y a avait dans sa satisfaction à se montrer quelque-chose qui ne collait pas avec l’image que je me faisais d’elle, ou bien cette image ne calait plus avec sa propre représentation, voire même qu’elle jouait théatre d’attitudes pour mieux ét(r)eindre l’incarnation imagée que je me faisais d’elle : savante-experte en faux-semblants.
J’aurais à ce moment souhaité capturer toutes ses images, comme un film sur la pellicule, et ne plus jamais subir ses instantanés, mais je me doutais bien que ce clip ressemblerait encore et toujours à mon imagerie interne, laquelle s’insurgerait encore contre l’inauthenticité, à moins que ce soit l’exact inverse et que je sois devenue incapable de fixer ses moments de vérité dans le souvenir que j’avais de sa personne...