Il vaut mieux se répéter que se contredire, je vais donc ici ré-exprimer une opinion déjà écrite par ailleurs. Ceux qui commentent le rapport de l’académie des science en criant victoire contre les climato-sceptiques, soit n’en ont lu que les conclusions soit n’en ont pas vu l’extraordinaire tour de passe-passe qu’il fait. En effet, comme l’article ci-dessus en fait état, l’académie reconnaît qu’il y a simultanément réchauffement climatique et augmentation du CO2 d’origine humaine. Néanmoins, dans le corps du texte, elle ne dit à aucun moment qu’il y a un lien de causalité. Ce lien de causalité se trouve dans la seule conclusion alors que, bien entendu, il n’est en aucune manière démontré. Comme je l’ai encore écrit par ailleurs, on serait en droit, de la part de l’académie, d’attendre une démonstration irréprochable et j’ai même fait référence aux démonstrations formelles utilisées en aéronautique qui devraient servir de tamis pour laisser passer ou non un tel rapport de la part de l’académie. Sans rentrer dans des détails trop techniques, il est clair que le texte avancé par l’académie ne passe pas le test de la démonstration formelle. Dans ce sens, ce texte est donc avant tout un texte politique, à l’identique de ce que fait le GIEC : des données, des analyses sur des milliers de pages et une conclusion abrupte, sommaire et qui plus est fausse !
Je signale par ailleurs un point qui devrait résonner à l’oreille de chacun : le rapport de l’académie, très timidement il est vrai, déplore que les données climatiques brutes (enregistrées par des organismes publics en général) ne soient pas disponibles. Si l’on n’avait rien à cacher, franchement, ferait-on cela, d’autant que les organismes publics sont financés par l’impôt, ce qui est leur vocation ?
J’invite donc l’auteur de cet article, manifestement réchauffiste convaincu et probablement aussi vert orthodoxe, à la retenue. Un rapport ne vaut pas par la signature de celui qui l’a écrit, mais par le contenu du rapport. Et là, le compte n’y est pas et l’académie n’en sort pas grandie, tant s’en faut !