Pas du tout d’accord avec l’analyse de l’article.
Les voeux de Nicolas Sarkozy sont certes assez drôles. L’homme a du talent, une panoplie de grimaces digne des meilleurs comiques, un bon jeu de jambes - il rebondit comme un lapin. Il y a des bons trucs dans le discours - « avec moi tout sera possible », très très bien ça.
Mais si le petit Nicolas arrache facilement le sourire ou même le léger rire Ségolène ajoute cette petite touche de délire qui vous amène au fou rire final. Et au vu de l’actualité politique ça ne fait pas de mal.
A quoi ça tient ? Sans doute un certain nombre de petites choses. Le cadrage et les plans à la sous-pub pour soda d’il y a dix ans n’y sont pas pour rien, sûrement. L’élocution aussi. Alors que Nicolas nous montre comme il sait faire des phrases claires, nettes, rapide, le tout avec un débit et une expressivité qui n’auraient pas fait rougir Louis de Funes, Ségolène attaque sur un tout autre terrain en nous la jouant « je cause comme les gens ils causent ». Et ça marche. On se croirait dans un sketch des inconnus. Dommage qu’elle n’ait pas casé « éclectisme » au milieu de la vie chère, du pouvoir d’achat et des bas salaires elle aurait fait un carton.
Elle ajoute à cela un discours brillant. Ça commence à décoller quand elle annonce des débats de fond « comme sur internet ». L’idée d’une république construite ensemble avec la vie telle qu’elle est enthousiasme immédiatement le spectateur réceptif au vrai changement. Enfin quand elle explique qu’elle a est pleine d’énergie et qu’on va construire demain ensemble, son ton convaincu fait prendre la sauce, là j’ai plus pu me retenir. Pile à la fin, bravo.
En somme tous les deux semblent plus ou moins assumer le fait qu’ils font du n’importe quoi, mais Ségolène va plus loin et plus fort. Aussi me semble-t-il injuste de décerner les lauriers au petit Nicolas, malgré l’honorabilité de sa prestation.
Bonne année aux clowns. Et aux autres.