@ L’auteur
« les syndicats archaiques qui n’auraient pas d’idées » est évidemment une affirmation totalement fausse, et très malhonnête, d’ailleurs c’est la mode en ce moment d’affubler ceux qui ne pensent pas comme l’UMP de gens qui n’ont pas d’idées, à croire que seule l’UMP aurait des idées, et quelles idées, appliquer les directives des libéraux et des financiers, servir les intérêts des riches ;)
la retraite n’y coupe pas
vous avez très bien intégré le discours gouvernemental en liant naïvement et sans réfléchir plus que ça le problème des retraites à l’age de départ à la retraite
le problème des retraites est un problème de financement
certes, l’amélioration moyenne de l’espérance de vie contribue à augmenter le coût des retraites, mais ce n’est pas le seul facteur et cela ne justifie absolument en rien qu’il faille faire travailler les gens plus longtemps il n’y a aucune logique à cela
ça coûte plus cher ? et bien pourquoi ne pas payer plus ? pourquoi devrait-on se contenter de payer pour une retraite à 62 ans avec 42 annuités et pourquoi ne pourrait-on pas payer pour une retraite à 60 ans avec 37,5 annuités ? vous êtes-vous posé la question ?
vous partez évidemment, comme vous l’a inculqué le gouvernement, de l’idée qu’il n’y a pas assez d’argent pour financer les retraites, mon dieu le pays serait endetté, il faut faire des économies, la belle affaire !
mais à condition d’accepter ce discours qui est plus que contestable, déjà, pourquoi faudrait-il faire des économies à ce niveau là et pas ailleurs ?
on a passé notre temps à l’expliquer et c’est quand même incroyable que vous soyez passé au travers
oui, d’ici une trentaine d’année, si les prévisions les plus pessimistes faites par le conseil d’orientation des retraites se vérifient ( ce qui évidemment est impossible à savoir, surtout d’ici 40 ans il est impossible de prévoir ce qui va se passer en 40 ans , c’est comme si les gens dans les années 70 auraient pu prédire ce qui se passe aujourd’hui c’est absurde mais passons ), le rapport entre le nombre de retraités et le nombre d’actifs va diminuer de moitié, ce qui signifie en clair que les retraites vont couter plus cher
mais c’est déjà ce qu’il s’est passé depuis les années 1970 jusqu’à aujourd’hui, le rapport entre le nombre de retraités et le nombre d’actifs a diminué de moitié, mais pourtant, jusqu’ici, on a toujours été capables de financer ces retraites, et pourquoi d’après vous ?
parce qu’évidemment, un actif d’aujourd’hui produit bien plus de richesses qu’un actif d’il y a 40 ans, la productivité augmente elle aussi. Le PIB de notre pays a triplé en 40 ans et si l’on s’en tient aux mêmes prévisions du COR ils estiment que ce sera aussi le cas d’ici 2050 !
Simplement ce qu’on a fait, c’est qu’entre temps on a alloué une plus grande part de ces richesses produites au financement des retraites, et qu’est ce qui pourrait nous empécher d’en faire de même à l’avenir dites-moi ?
La dette publique ?
Parlons-en.
La dette publique comme vous le savez se forme et se creuse parce que le budget de l’état est régulièrment en déficit. Je ne fais qu’énoncer une évidence en expliquant qu’un déficit est le résultat entre des dépenses supérieures aux recettes.
Vous n’êtes pas sans savoir je suppose que ces déficits nous les finançons en empruntant sur les marchés financiers ( en émettant des titres de la dette publique que des gens ou entreprises achètent en échange d’intérêts ).
Saviez-vous déjà que cela n’a pas toujours été le cas ? Que l’état finance ses déficits de cette façon depuis les années 1970 seulement.
Et savez-vous qui sont ces créanciers de l’état ?
Ce sont principalement des banques, des assurances, des établissements financiers, et ensuite des particuliers ( en l’occurence des personnes riches qui veulent placer leur argent et en tirer une rente, des rentiers quoi ), 60% étrangers, 40% français, selon les estimations de la banque de France.
Donc prennons le dernier déficit de l’état, celui de 2009, de 138 milliards d’euros, cela signie que 40% de ces 138 milliards d’euros c’est à dire 55 milliards d’euros en arrondissant ont été financés en empruntant à des banques, des assurances, des établissements financiers divers et des rentiers tous français.
Comprennez-vous ce que cela signifie ?
Cet argent, ces entreprises ne l’utilisent pas pour la production de biens ou de services, pour l’emploi ou je ne sais quoi, ces rentiers ils n’utilisent pas cet argent non plus pour acheter des biens ou des services, ils le placent pour en tirer une rente, quelques intérêts.
Hors vous devez savoir aussi que l’état possède le pouvoir de fixer lui-même ses recettes en imposant qui il veut dans ce pays ?
Alors posez-vous cette simple question ? Pourquoi l’état a-t-il emprunté ces 55 milliards en 2009 à ces banques et à ces riches, pour ensuite leur reverser, avec nos impôts, quelques milliards en paiement des intérêts, alors qu’il aurait très bien pu à la place leur imposer ces 55 milliards d’euros sous forme de taxes ou de cotisations et donc n’avoir à leur payer en retour aucun intérêt, et alors qu’il s’agirait du même argent, et que cet argent ne sert pas ni à la production ni à la consommation ?
Si je mets en avant tout cela, c’est pour essayer de vous faire comprendre que le « manque d’argent » est une mascarade, nous sommes l’un des pays les plus riche au monde, nous sommes avec les américains le peuple le plus productif au monde, on produit largement largement de quoi financer nos retraites à 60 ans et avec 37,5 annuités de façon à ce que tout le monde puisse bénéficier d’une retraite décente à taux plein.
Si l’état est en déficit, si les comptes de la sécu sont dans le rouge, si les caisses des retraites sont en déficit elles-aussi, c’est évidemment pour plusieurs raisons qui influent sur les dépenses ou les recettes, mais au bout du compte, parce que nous pouvons fixer arbitrairement ces recettes, parce que nous pourrions largement trouver assez d’argent pour financer tout ça, la raison principale est clairement un manque de volonté politique à taxer ceux qui ont de l’argent, beaucoup d’argent, et qui ne savent tellement plus quoi en faire, qu’ils se permettent même de s’en servir pour en tirer une rente sur le dos du reste de la société et de l’état.
Et si l’on doit parler des banques en particulier, c’est encore pire de constater qu’au final, leur argent provient d’emprunts qu’elles font à la banque centrale européenne à un taux ( l’un des fameux taux directeur ) de 1%. Comprennez bien l’arnaque. Les banques empruntent à 1% puis achêtent les titres de la dette publique des états à 3% ( 12% pour la grèce pendant la crise grecque ) et se font une belle marge au passage.
Là encore, pourquoi les états n’emprunteraient-ils pas directement à 1% à la banque centrale plutôt en supprimant ainsi l’intermédiaire, parfaitement parasite, des banques privées ?
C’est justement ce que faisait l’état français avant les années 1970 et depuis 1945, c’est justement ce que font d’autres pays comme le royaume-uni, ou les états-unis.
On voit bien ici le sacré privilège octroyé aux banques privées, qui leur permet de se faire des profits tranquillement sur le dos des citoyens, qu’est ce qui pourrait bien le justifier ?
Pour info, alors que notre dette publique dépasse les 1200 milliards d’euros, nous avons payé depuis 1978 pratiquement 1100 milliards d’euros rien qu’en intérêts ( ce système a été mis en place en 1973 mais l’INSEE n’a pas publié de chiffres avant 1978 ).
Comprennez l’arnaque du « il n’y a pas d’argent ».
En réalité, derrière le problème du financement des retraites, tout comme derrière le problème des déficits publics, il n’y a qu’un problème de partage des richesses produites par ces actifs de plus en plus productifs et donc dans un pays de plus en plus riche.
Il n’y a pas d’argent, parce qu’on a choisit de partager les richesses d’une telle façon qu’on en donne aujourd’hui moins à l’état en proportion à ses dépenses, malgré l’augmentation de ses dépenses. On en donne moins aux travailleurs, malgré le fait que toutes ces richesses proviennent inexorablement de leur travail. Et certains, dont les actionnaires des banques en tête, se gavent et se gavent toujours plus.
Quand Sarkozy fait 15 milliards de cadeaux fiscaux en début de mandat, faut quand même un poil percuter sur le fait que ce sont 15 milliards d’euros qui vont manquer chaque année dans le budget de l’état ...
Quand on laisse se développer les pratiques des stock options et de l’intéressement sur les bénéfices dans les entreprises alors que l’on sait très bien qu’il s’agit de pratiques dont le principal intérêt est de rémunérer les gens sans avoir à payer de cotisations sociales, il n’est pas étonnant qu’on retrouve les caisses des retraites et la sécu en général dans le rouge ensuite, ça représente au minimum un manque de recettes fiscales ( si les stock options et l’intéressement étaient mis à contribution à la même hauteur que le reste des autres revenus ) d’au minimum 5 à 8 milliards d’euros. Ce serait largement de quoi financer les 5 milliards de déficit chroniques qu’il y avait avant la crise et avant que des centaines de milliers de gens perdent leur emploi et ne puisses plus cotiser.
Quand on distribue des exonérations, dont les 3 quarts ne sont pas justifiées, à des milliers d’entreprises, dont par exemple les entreprises du cac 40 qui se sont illustrées cette année par un record du nombre d’emplois détruits malgré un record de leurs bénéfices, là on parle de 10 à 30 milliards d’euros de manque à gagner pour les recettes de la sécurité sociale ...
Quand on prend les niches fiscales, comme la niche « Copé », mise en place récemment par l’UMP, révélée par le directeur du service du controle des comptes publics, qui concerne la vente de parties d’entreprises à d’autres entreprises, qui s’élève à hauteur d’un manque à gagner pour l’état de 15 milliards d’euros ?
Mais comment pouvez-vous continuer à ignorer cette mascarade de la dette publique et à nous resservir telle quelle la propagande gouvernementale sur les retraites, liant et réduisant d’une manière simpliste le problème des retraites à un faux problème démographique ?
Les syndicats, les associations, et les partis politiques, ont tous leurs propositions pour financer la retraite à 60 ans à 37,5 annuités à taux plein qui est revendiquée, non par seul principe aveugle que l’on ne doit pas toucher à je ne sais quel acquis, mais parce que nous savons très bien que l’on a de quoi dans ce pays le financer et qu’il n’existe AUCUNE BONNE RAISON OBJECTIVE de revenir sur ce PROGRES SOCIAL et donc de faire REGRESSER SOCIALEMENT les prochaines générations qui arriveront à la retraite.
Oui les retraites vont coûter plus cher à l’avenir, mais nous serons vraisemblablement aussi plus riches collectivement, le gouvernement veut nous faire payer nous en nous faisant travailler plus longtemps et en faisant en sorte qu’il devienne impossible pour de plus en plus de monde d’obtenir une retraite à taux plein, et donc en réduisant ainsi indirectement le montant des pensions. C’est un choix évidemment totalement injuste, une façon de partager les richesses qui en ce qui me concerne ne me convient pas, il faut que ceux qui se goinfrent arrêtent de se goinfrer en s’accaparant de plus en plus de richesses et acceptent de partager, en tout cas il faut les y contraindre, ils sont en extrême minorité dans ce pays, ce n’est pas à eux de faire leur loi.
14/11 14:51 - spartacus
C’est vrai qu’au lieu de répondre sur le fond , le dénigrement c’est plus (...)
14/11 06:12 - djanel Le viking-
Bon, je discute donc avec des rigolos dont l’un a pris comme pseudo le nom d’un (...)
13/11 12:06 - Blumaise
13/11 11:48 - spartacus
Laisse tomber, Une fois qu’on a goûte aux « privilèges » il est impossible de s’en (...)
13/11 11:43 - spartacus
13/11 00:57 - Blumaise
Je persiste et signe : Les avantages acquis sont des privilèges à partir du moment où ils sont (...)
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