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Commentaire de sisyphe

sur La France est en train de mourir et elle tend le couteau pour qu'on l'achève


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sisyphe sisyphe 18 novembre 2010 15:12

Si l’on doit dénoncer les travers survenus dans ce pays, alors, il s’agit d’en pointer les réellement nuisibles ; à savoir, la rupture du lien social, l’individuation, le consumérisme à tout prix, la parano entretenue (peur du chômage, de l’insécurité, de l’autre), ; bref ; l’isolement volontaire des individus, leur insécurisation, le syndrome nimby, le chacun-pour-sa-gueule, et l’égoïsme ; 


et pas de fustiger de façon démago-popularde le bon-vieux-temps-ma-bonne-dame, où qu’on pouvait conduire bourrés, enfumer tout le monde, surconsommer tout ce qu’on voulait sans se faire emmerder par les écolos, se comporter en bon beauf sans avoir de comptes à rendre à personne ; parce que ça, c’est toujours valable, pour ceux qui en ont les moyens.... matériels ou/et politiques...et que ça s’appelle la décadence... 

l’évolution d’une société se juge à l’aune de la responsabilisation de ses comportements vis à vis de l’ensemble de la communauté, et de ce qu’on laissera à nos enfants ; pas selon ce que chacun a le droit de faire, comme s’il était seul sur terre ; ça, c’est de l’irresponsabilité.. 

par ailleurs, la liberté c’est une chose qui se partage ;« la liberté des autres étend la mienne à l’infini », comme disait Bakounine, (ce camarade vitamine), et pas chacun pour soi, et après moi le déluge.. 

les lois répressives, sécuritaires, privatrices de liberté, sont le fruit d’une politique, justement, de rupture du lien social, d’isolement, de division, de stigmatisation des autres, d’érection des faits divers en faits de société, de fragilisation ; bref des lois issues d’un système néolibéral autoritaire, qui a tout intérêt à ce que chacun reste planqué dans son coin, ne fasse pas de vague, vive avec la trouille au ventre, et tout ce qui dépasse ; hop, en taule... Ce sont des lois dictées par un système autocrate qui non seulement n’empêche pas de consommer, mais, bien au contraire, y incite ; do it, be yourself, ; parce que ça l’arrange d’avoir affaire à des individus isolés qui ne sont plus que des consommateurs...

Yang, fait, comme à son habitude, les amalgames les plus moisis, prônant une soi-disant « liberté » qui n’est que celle du consommateur-roi, qui n’en a rien à branler des autres ; il conforte, de ce fait, totalement le système qu’il feint de dénoncer ; chacun pour soi, et sauve qui peut... 

Les libertés, chèrement conquises en 68, l’étaient au nom d’une libération collective, solidaire, festive, joyeuse, responsable, soucieuse de l’intérêt général ; elles ont vite été rattrapées, pubisées, commercialisées, pour abreuver ce que 68, justement, dénonçait ; la société du spectacle et de la consommation. 

Ce que Yang regrette, ce n’est pas la liberté pour chacun, c’est la sienne, et la sienne seule ; fut-elle au détriment de celle des autres ; et, de plus, il vient nous la jouer geignard-nostalgique, sans prendre en compte, à aucun moment, les RAISONS qui font que les choses ont changé ; la rupture du lien social, la paupérisation, la restriction des libertés, liées aux dégâts de la mondialisation, et de son laminoir... 

Discours démago, poujadiste, et, surtout, essentiellement ÉGOÏSTE, quand le seul moyen de recouvrer un tant soit peu de nos libertés, c’est, au contraire, de recréer du lien social, de se so-li-da-ri-ser, c’est d’être, de vivre, d’agir, réagir, se révolter ensemble... 

Un discours de beauf et de chacun-sa-gueule, qui est le contraire d’un appel à la liberté.. 





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