• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Scribouille

sur Athéisme et humour sont-ils compatibles ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Scribouille 22 novembre 2010 23:29
Je m’étais promis d’éviter les débats qui touchent à la religion, à l’athéisme, au Pape, à Dieu etc. Ce ne sont, le plus souvent que successions d’ anathèmes, péroraisons, jugements à la hache et insultes variées.

Eh bien... Voilà qui vous donne raison ! Vous repentez-vous, mon enfant ?
Vous aurez eu bien de l’audace à venir pourtant braver les lapidateurs, qui plus est pour la louange d’un athée ! Nulle justice en ce bas monde n’est-ce pas, et en tout cas guère d’humour dès qu’on aborde ces sujets, ce qui est révélateur sans doute de la rancoeur qu’ont su faire naître les imposteurs de tout poil et de tout clocher au fil des siècles. 
Du moins y aura-t-il eu, au milieu des invectives, des interventions et ébauches de débats bien intéressantes. 

Puis-je ajouter ma pierre, que je ne vous jette certes pas, je crains même de ne guère savoir être lapidaire... (arf, pardon ! - tentative d’humour) tant le sujet m’inspire : 
Il me semble qu’un « bon » croyant doit commencer par être un « bon » athée ; je veux dire : s’assurer de s’être émancipé de tout dogme, de toute fantasmagorie magique, de toute imagerie d’Épinal, de Saint-Sulpice ou d’ailleurs, d’avoir bien désappris son catéchisme et de ne plus honorer aucun dieu (vous savez, ceux qu’on dit faux et qui conduisent pourtant très concrètement le monde, l’argent, la domination, tout ça...) : être véritablement a-thée et par conséquent avoir conscience que lorsqu’on prononce le mot « dieu » ou « Dieu », ce n’est qu’un mot dont nul ne sait, même le plus savant des théologiens, ce qu’il recouvre.
Admettre, croyants et incroyants, qu’on ne sait pas de quoi on parle, qu’il ne sert donc pas à grand chose de chercher à se convaincre mutuellement de quoi que ce soit puisqu’on est dans le domaine de l’indémontrable, et qu’il est plus utile de continuer sa route en s’occupant de ce que les uns appellent « la Terre et ses occupants », et les autres « la création ».
La foi (pour ce que j’en sais) est une expérience personnelle, intime, inexplicable, intransmissible. Chercher à prouver scientifiquement l’existence de Dieu me semble une aberration, pour ne pas dire une hérésie. Bon : peut-être une curiosité légitime, mais il y a mieux à faire ailleurs me semble-t-il des fonds dévolus à la recherche scientifique. Dieu ne dormira pas plus mal si la science ne le « trouve » pas et ne serait sans doute pas fâché qu’elle consacre ses sous à la recherche sur les maladies orphelines par exemple ou à l’éradication du syndrome de la tyrannie dans le monde, y’a à faire. Ce n’est que mon avis de profane.

Quoi qu’il en soit, si Dieu est, fort bien, qu’Il soit ! 
Mais qu’est-ce qui importe : savoir ou être ? A quoi sert le savoir ? A être porté comme une parure pour briller dans les cercles érudits ou à avancer un peu plus dans la connaissance ? A en imposer aux ignares ou à améliorer leur sort ?
Savoir ou croire que Dieu est ne change pas (à mon avis de « croyante ») un iota à sa nature, pas plus que tous les bijoux en forme d’objet de culte, les bougies et bâtons d’encens qui ne sont (toujours à mon avis) que des instruments de superstition, comme le sont tous les rites imposés par les dogmes.

Alors... bémol : peut-être ces dogmes ont-ils été au cours des siècles utiles à modifier des comportements religieux antiques comme les immolations ? Dans les faits, je veux dire dans le concret, sur les pierres d’autels, en effet, on n’arrache plus le coeur des enfants.
Pourtant... N’avons-nous pas vu, dans notre siècle qui couronne la civilisation triomphante et les lumières de la science, nombre d’enfants immolés ? Je vous fais grâce des exemples recensés dans diverses religions.

Qu’on soit ou non croyant ne change rien à ça : aucune des religions aujourd’hui connue, si profond et authentique soit son message libérateur originel, n’a changé quoique ce soit à cette réalité : l’Homme persiste dans son goût pour l’immolation des plus faibles au profit de sa préservation ou de son plaisir personnel. 
Voyez-le au niveau politique, c’est le plus évident. Mais ça se pratique aussi au niveau de la cellule familiale, quand on exige de son enfant qu’il « réussisse » là où nous avons échoué, qu’il devienne « quelqu’un d’important », qu’il « gagne » la vie qu’on lui a pourtant donnée et qu’on croit sincèrement que c’est pour son bien qu’on le harcèle... qu’on l’immole sur l’autel du Medef.
C’est donc bien que les religions ont desservi -ou en tout cas n’ont pas transmis- le message originel de libération. 

Alors, c’est-y pas absurde de gaspiller son énergie à s’étriper sur les religions et des concepts invérifiables tels que l’existence ou non de Dieu alors qu’on a tant de boulot bien plus urgent à faire ensemble, genre là tout de suite maintenant et que le temps presse foutrement, si vous me permettez, mes frères ?

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès