Cet article ne s’adresse pas (qu’) aux croyants. D’ailleurs vous seriez étonné du nombre d’agnostiques et de juifs qui sont passionnés par le suaire de Turin (Barrie Schwortz qui tient le meilleur site sur le suaire est juif par exemple). Confidence : stricto sensu, je ne suis même pas chrétien.
Concertant la réfutabilité du dogme, vous faites fausse route je pense. Le suaire ne peut pas remettre en cause le dogme (puisque c’est un dogme...), il ne peut qu’apporter de l’eau au moulin. Par ailleurs, je pense que la foi a toujours besoin de la preuve. Il existe un jeu de correspondance entre le doute dans la foi (les apôtres doutent très souvent) et le degré de certitude que permet la recherche scientifique (qui comme la religion n’est que la tentative sans cesse recommencée d’écarter le doute...)
Bref je pense, et c’est la position de l’Eglise catholique romaine, que la démarche scientifique (que le monde moderne confond souvent avec la raison) n’est en rien contradictoire avec la foi, jamais. C’était d’ailleurs la position de Jean Paul II qui, pour le suaire, a encouragé les scientifiques à poursuivre leurs recherches et leur a permis d’accéder à l’objet à deux reprises. Benoît XVI est naturellement dans le même état d’esprit. Il était préfet pour la congrégation de la doctrine de la foi lors de la datation C14 et a suivi de très près la question. Aujourd’hui il est très engagé sur la question des images acheiropoïètes (notamment le suaire de Turin et voile de Manoppello).