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Commentaire de Abou Antoun

sur L'école ne peut pas être un lieu de plaisir


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Abou Antoun Abou Antoun 24 novembre 2010 19:36

C’est un sujet intéressant que nous propose l’auteur et pas trop débattu.
En fait il est très difficile d’avoir une opinion tranchée sur ce sujet. Chacun, y compris l’auteur, essaie d’élaborer une théorie à partir de son ou de ses expériences personnelles, ce qui n’a aucune valeur scientifique et ne permet pas de dégager une ’vérité’.
L’école a plusieurs aspects et elle est vécue différemment par les uns et les autres. L’école c’est les profs et les cours d’une part (aspect fonctionnel ou utilitaire) mais c’est aussi les récrés, les jeux, les copains, les coups foireux qu’on monte à plusieurs, les blagues, les combines, (aspect social). Je pense que l’aspect utilitaire (fonctionnel) de la chose, dont il est question ici est plutôt mal vécu par la majorité, mais qu’il ne s’agit pas d’une généralité, un grand nombre de témoignages sont là pour le prouver. Cela dit dans les appréciations positives il est difficile de connaître la part de la docilité et la part de l’enthousiasme véritable. Difficile également pour ceux qui portent un jugement positif sur cette période de leur vie de savoir ce que leur scolarité aurait été si on leur avait donné les moyens de détester l’école avec de l’argent et des loisirs en veux-tu en voilà. Bref certains, se sont peut-être ’shooté à la culture’ parce qu’ils n’avaient rien de mieux à faire, et estiment a posteriori qu’ils possédaient tout jeunes cette qualité rare qu’est la curiosité intellectuelle.
Quoi qu’il en soit il y a eu en un demi-siècle deux innovations technologiques susceptibles de changer les pratiques :
l’audiovisuel
la micro-informatique.
Il faut noter que l’E.N. a réussi à rater le virage pour l’une et l’autre de ses deux technologies, c’est à dire n’a pas réussi à incorporer valablement et durablement ces deux techniques dans la pratique pédagogique. On peut en trouver la raison mais ce n’est pas ici le sujet.
Ce que je voudrais signaler c’est que ces techniques ont permis à certains enseignants d’assurer la promotion de leur carrière, de la façon suivante :
On fait des expériences en mettant en œuvre une technologie nouvelle quelle qu’elle soit. Les élèves sont toujours intrigués par toute nouveauté spécialement quand il s’agit de faire joujou avec des écrans. Puis on bat le rappel des inspecteurs pédagogiques, des journalistes pour montrer avec quelle ardeur ces chères têtes blondes coopèrent. De là les équations de la pédagogie nouvelle :
 PROF CLASSIQUE =mauvais, PROF MODERNE= bon.
En fait dès qu’une nouvelle pratique est institutionnalisée, dès qu’elle devient routinière les élèves (re)commencent à se faire ch... et sont distraits, dissipés. Toutes ces expériences sont donc sans valeur sur le long terme.
Pour ce qui me concerne mon attention a pu être captée par la conjonction de 3 facteurs subjectifs :
Une discipline jugée intéressante (qu’est ce qui fait qu’un jeune juge intéressante l’histoire plus que l’anglais ou le contraire, cela je n’en sais rien).
Un professeur compétent (quelqu’un qui sait de quoi il parle, qui en parle avec enthousiasme ou avec passion).
Un professeur ayant une certaine autorité naturelle (capable de s’imposer à son auditoire).
C’est assurément le mélange gagnant. Donc comme tout le monde je me suis copieusement emm... pendant certains cours et j’en ai suivi d’autres avec beaucoup d’intérêt. Je ne parviens pas aujourd’hui à dégager une impression générale et je ne prends pas partie dans ce débat autrement que par cette modeste contribution.

 


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