Certes, il serait naturellement plus efficace de
concentrer un maximum de voix sur un seul candidat des petits partis. Mais
lequel ? Ceux qui ont plutôt une sensibilité de gauche vont se tourner vers la
Front des Gauches (donc J.L. Mélanchon), ce qui semble le plus probable
et le plus efficace (l’attitude isolationniste de O. Besancenot n’est pas très
constructive), ou encore Europe Ecologie (pour ceux qui ont peur des
« extrêmes ») ; ceux qui ont une sensibilité de droite voteront pour N.
Dupont-Aignan, F. Asselineau, M. Le Pen, J. Cheminade ou F. Bayrou ...
Ne croyez-vous pas qu’il serait alors plus
raisonnable de constituer un Front Unis de Transition ? Mais qui oserait
s’y engager, qu’ils soient à droite ou à gauche ? Et même au cas très
improbable où un tel front voyait le jour, lequel des candidats serait à même d’être accepté
par tous pour les représenter ? La situation est kafkaïenne. Elle montre bien
les limites de cette « démocratie » représentative et du système majoritaire.
Quant à l’abstention - ou mieux le vote nul
(existe-il en France ?), si elle était particulièrement importante,
pourrait aussi être un
signe de désaveux pour le système et la classe politique. Par contre,
vous avez raison de souligner qu’ à moindre importance, elle fait le jeu
des partis traditionnels. C’est l’avantage des systèmes où le vote est
obligatoire : dans pareil cas, l’abstention est un véritable acte
politique (forme de désobéissance civile ayant un sens politique).