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Commentaire de docdory

sur Dans une publicité contre le viol, l'usage risqué de l'image


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docdory docdory 26 novembre 2010 23:09

Je pense que , de même qu’il y a eu une extension abusive du domaine du racisme ( aboutissant à qualifier de racisme le simple fait de ce moquer d’une religion ) il y a également une extension abusive du domaine du viol.

Une de mes jeunes patientes , qui avait la fâcheuse habitude de se livrer à des alcoolisations massives tous les week-ends , à la suite desquelles elle ne se souvenait de pas grand chose , retrouva un jour chez elle , un lendemain de fête ,dans sa chambre, alors qu’ elle se réveillait avec la gueule de bois, un préservatif usagé. Elle ne se souvenait d’aucun rapport.
Peut-on dire qu’elle a été violée ? ( elle même se posait la question, et me la posait. ) 
Je lui ai répondu, c’est que le viol supposait une agression préalable, soit physique ( menace par arme, être rouée de coups etc ...) soit chimique ( lorsque on met à l’insu d’une femme dans son verre la " drogue du violeur ) par exemple.
Mais , lui expliquais-je , comme personne ne l’avait contrainte à boire ce qu’elle avait bu, d’une part, et d’autre part qu’il est de notoriété publique que l’alcool désinhibe sexuellement toute personne qui en consomme une bonne dose, il était impossible de déterminer scientifiquement si elle avait eu un rapport consenti dont elle ne se souvenait plus, ou au contraire si quelqu’un avait plus ou moins profité d’un état de semi-coma éthylique dans laquelle elle se serait plongé elle même. Il était donc impossible scientifiquement de dire si elle avait été victime d’un viol ou d’un manque de discernement lié à son alcoolisation massive.
Elle en a tiré les conclusions qui s’imposaient , elle a arrêté de boire !
Tout ça pour dire qu’en l’absence de coups et blessures, de traces de drogue dans le sang ou de menace par arme, on ne devrait pas parler de viol, sauf à mettre la moitié de la gent masculine en prison.
N’oublions pas que dans la majeure partie des cas, c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre, et qu’il vaut mieux dix coupables en liberté qu’un seul innocent en prison. Tout juré d’Assises devrait se souvenir d’Outreau avant de condamner quelqu’un pour viol.
En ce sens , l’affiche est fort ambiguë, car la main gauche de la jeune fille repousse plus que mollement le violeur supposé. Je pense que dans un vrai viol, elle se débattrait sauvagement et sa main serait tendue et crispée, dans une véritable position de défense.

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