Bonjour Philippe Sage

Excellent sujet de débat ! Merci d’y avoir songé.

Vous me donnez l’impression d’être le Monsieur Lune de la prévision électorale, l’autre face de Carmen Tessier. Vous n ‘avez du reste qu’une chance sur deux de vous tromper. Le confort de votre probabilité est douillet, le Pascal de la probabilité politique. Avec moins de risque on chute moins dur.

Toutefois je suis prêt à parier une poignée de nèfles blettes (elles sont plus comestibles) que votre prédiction ne se réalisera pas.

C’est au sein de son propre camp que réside la clé de sa défaite. Vous le savez, comme nous tous, certains dont cet excellent Monsieur Copé, Ministre délégué au budget de 2004 à 2006, qui oublia d’éliminer les pièces saisies lors de la perquisition à Bercy du juge Van Ruymbeke ne sont pas les meilleurs amis de l’actuel prétendu souverain. L’UMP est une bombe à retardement où, comme chez les profiteurs de Solférino, la base n’a rien à dire. Il semble plus vraisemblable que les divisions actuelles ne s’accentuent.

Ensuite, les troupes et sympathisants de Marine Le Pen qui se sont fait avoir une fois en 2007 et qui, pour la plupart sont d’honnêtes ouvriers et salariés ne soutiendront pas une seconde fois un Nicolas déliquescent, environné de corruption et d’affaires, qui profite de l’état et du Pape pour avantager sa personne et les siens. Le 8 mai, même Jeanne d’Arc ne couronnera pas le gesticulant dauphin.

Mon sentiment est que l’élection est des plus ouvertes sous l‘oeil goguenard de Parrain Chirac. Je n’imagine pas non plus l’écrasante victoire d’un DSK dont l’avidité n’envie rien à celle du collègue Sarkozy. Preuve que le noir et l’Hermine ne sont pas la couleur unique de la corporation des avocats, le marron semble très tendance dès que les plus ambitieux songent à la politique. 

Le PS en dépit des replâtrages apparents est un immonde panier d’arthropodes. Il pratique l’unité plurielle, une figure mathématique irrationnelle et singulièrement dépourvue d’avenir. Les Lang, Kouchner, Besson et les vieilles choses fripées à la Rocard, un Giscard de salon provincial, ont montré que l’appétit du pouvoir ne génère ni les compétences ni la loyauté. L’entourloupe et la carembouille mal ficelée sont à l’ordre du jour, rien de nouveau. Tous les ténors de cet aréopage semblent affamés d’oseille et d’enrichissement personnel, le cas Delors ne le dément pas.

Mitterrand qui trompa les Français avec le traité de Maastricht et l’aide de son Badinter préféré s’est multiplié comme les petits pains et pas seulement dans la branche Pingeot. Une telle image trompe de moins en moins d’électeurs et les adhérents qui cotisent ne suffisent pas
à assurer un résultat.

Les sondages du moment, je vous l’accorde plus que volontiers, n’ont aucune valeur pour demain, si ce n’est calmer les impatients en leur laissant croire qu’ensemble tout peu changer.

De là à prétendre, avec un doigt provocateur, que le fourbe de l’Elysée y restera est une affirmation plus que fragile et prématurée.
Et puisque nous sommes en pleine fiction la surprise pourrait venir d’une Marine Le Pen présente au second tour. 

Cordialement