Bonjour Samagora,
A l’instar de la plupart d’entre nous, vous êtes convaincu, comme le laissent croire les partis politiques et les médias, que le Président de la République doit définir et conduire la politique du pays et donc tout candidat doit présenter un programme crédible qu’il ne respectera pas. Vous êtes victime d’un malentendu sournois.
Ceci est un préjugé pur et simple, totalement inconstitutionnel. En voici les preuves :
Le mandat présidentiel est défini au Titre 2 de la constitution. Il n’est nullement question que la mission de cet élu soit de définir et conduire la politique de la nation. Bien au contraire l’article 5 dispose :
« Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État.
Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités. »
En conséquence, le mandat du Président de la République ne lui confère aucun pouvoir en dehors de celui de dissoudre l’Assemblée nationale dans le cadre de sa mission de fonctionnement régulier des pouvoirs publics et d’appliquer, pour autant que les conditions soient réunies, exceptionnellement les pouvoirs que lui confère l’article 16.
Ainsi sa fonction de chef des armées ne lui donne aucune prérogative particulière sur celles‐ci puisque la force armée est, comme l’administration, à la disposition du Gouvernement en charge de déterminer et conduire la politique de la nation selon l’article 20 et que l’article 21 dispose :
« Le Premier ministre dirige l’action du Gouvernement. Il est responsable de la défense nationale. Il assure l’exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l’article 13, il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires. »
Vous le voyez jusqu’ici la plupart des candidats à l’élection présidentielle ont outrepassé la
constitution avec la complicité des partis qui en bafouent l’article 4 : « Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. » et l’ignorance mafieuse des medias.
Cette habitude malicieuse de tromper l’électeur sur la fonction présidentielle ne vaut pas loi. La coutume et l’usage ne sont pas constitutionnels. Les présidents ne gouvernent pas, ils ne peuvent recueillir l’ensemble des pouvoirs l’article 16 de la déclaration de 1789 : « Toute Société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de constitution. »forment le rempart de la démocratie consitutionnelle.
En supplément, les termes d’un mandat confié par un mandant, le peuple à un mandataire, l’élu, ne sauraient être modifiés par décision unilatérale d’une des parties contractantes. Ce qui signifie que, sans l’aval du peuple, le président ne peut modifier le pouvoir qui lui est confié par le suffrage universel, même si la révision constitutionnelle est adoptée par le Congrès. En effet le Parlement, réuni en Congrès ou non, n’a pas la compétence pour désigner ou élire le Président, ceci appartient au peuple souverain et à lui seul.
Influencé par cette prétendue tradition vous vous trompez donc de République
et de Constitution en évoquant une plate‐forme ou un programme présidentiel lié à un ou plusieurs partis. L’élection présidentielle ne consiste pas à confier mandat à un parti de gouverner. Un parti n’est pas éligible en France comme il l’est à l’occasion des législatives en Allemagne. L’élection présidentielle consiste à choisir un homme sans attache politique apparente. Il n’est pour s’en convaincre qu’à consulter le code électoral et la procédure de dépôt de candidature.
Le candidat n’est pas celui d’un parti c’est un homme ou une femme seul qui brigue le suffrage de ses compatriotes. Afin de faire campagne il est tenu, puisqu’une partie de ses frais sera payée par les fonds publics, de tenir une caisse personnelle en créant une association de financement personnelle afin de recevoir les dons et financements autorisés par la loi et rien d’autre. Ceci n’est pas l’affaire d’un parti, même si un ou plusieurs parti peuvent accorder leur soutien financier à un candidat de leur choix.
Il est grand temps, cher Samagora, que les Français prennent conscience de la duperie permanente de l’électorat dont ils sont l’objet et du détournement illégal systématique de l’institution présidentielle. Ne croyez vous pas ?
Garante de la démocratie, notre constitution, bien que bricolée par certains voyous avec la
complicité passive, discrète et regrettable, du Conseil Constitutionnel, tient encore la route si on la respecte.
Ne vous faites pas, par ignorance et bonne foi, l’écho complice ce cette classe politique
hypocrite dont vous êtes la dupe. Cette classe est constituée de parasites ambitieux et souvent arrogants qui se moquent de nous.
Merci de votre compréhension.
Cordialement.
14/12 11:11 - babadjinew
C déjà les larmes et le sang pour ceux qui la bonne idée auront eu de par la fenêtre jeter la (...)
30/11 00:13 - sonearlia
29/11 17:15 - Philippe Sage
29/11 17:04 - Philippe Sage
@sephyx : Le Parti de .. De quoi ? .. Ah, oui, excusez-moi, je n’y étais plus .. Vous (...)
29/11 16:41 - sephyx
@l’auteur Il y a un projet parfaitement clair et à contre courant, celui du parti de (...)
28/11 11:28 - ali8
mais qui donc préconise DSK comme candidat socialiste, qui donc l’avance sur (...)
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