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Commentaire de Dortiguier

sur L'Histoire, chimie mentale


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Dortiguier 27 novembre 2010 17:19

Je citerai enfin, en apprenti historien, ce passage de l’historien
Robertson, Histoire d’Amérique, tome IV, livre VIII, page 142, traduction française 1780, cité par Charles Périn, « De la richesse dans les sociétés chrétiennes », Lecoffre, Paris-Lyon 1868), tome I, page 337, note 3 - toutes références dues à mon ami Pierre Moreau cité dans l’article :

« Du moment qu’on envoya en
Amérique des ecclésiastiques pour convertir les naturels, ils supposèrent que
la rigueur avec laquelle on traite ce peuple rendait leur ministère presque
inutile. Les missionnaires, se conformant à l’esprit de douceur de la religion
qu’ils venaient annoncer, s’élevaient aussitôt contre les maximes de leurs
compatriotes à l’égard des Indiens, et condamnèrent les repartimientos, ou ces
distributions par lesquelles on les livrait en esclaves à leurs
conquérants, comme des actes aussi contraires à l’équité naturelle et aux préceptes
du christianisme qu’à une saine politique. »

Les dominicains, à qui l’instruction des Américains fut d’abord confiée,
furent les plus ardents à attaquer ces distributions. En 1511, Montesino, un
des plus célèbres prédicateurs, déclama contre cet usage dans la grande 
église de Saint-Domingue, avec toute l’impétuosité d’une éloquence populaire.
Don Diego Colomb, les principaux officiers de la colonie, et tous les laïques
qui avaient entendu ce sermon, se plaignirent du moine à ses supérieurs ; mais
ceux-ci, loin de le condamner, approuvèrent sa doctrine comme également pieuse
et convenable aux circonstances.

« Les dominicains, sans égard pour ces considérations de politique et
d’intérêt personnel, ne voulurent se relâcher en rien de leur doctrine, et
refusèrent même d’absoudre et d’admettre à la communion ceux de leurs
compatriotes, qui tenaient les Indiens en servitude ».

Le fait mentionné que seule l’Espagne n’a pas participé à la traite
négrière, se trouve chez le même auteur PH.Curtin. Il est cité par l’africaniste Bernard Lugan, dans « Afrique : l’histoire à l’endroit » (Perrin, Paris, 1989,p.134, note 1.) Lugan est souvent trop partial, mais il est informé.

 


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