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Commentaire de Pierre R. Chantelois

sur Amérique, faux rêves et vraies réalités


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Pierre R. Chantelois Pierre R. Chantelois 30 novembre 2010 11:55

Bonjour Guy


Avec un seul vote, atteindre la note de 0 relève du défi. Et sans aucun commentaire voilà qui montre le courage du voteur.

Article qui arrive à point nommé. Permettez-moi les observations suivantes : 

a) Les États-Unis sont un pays de contrastes qui vont des extrêmes à l’autosuffisance. The American Way of Life est bel et bien terminé. Le grand rêve américain que souhaitent raviver les Tea Party est brisé. Le Parti républicain, en grande partie responsable de la débâcle économique qui a mené le système financier au bord du gouffre, revient en force en faisant miroiter à nouveau un rêve illusoire. 

b) Depuis 2001, septembre plus précisément, les États-Unis se sont refermés sur eux-mêmes. Et n’accumulent que des échecs. Financiers, stratégiques et économiques. Vous avez soulevé le cas de Wikileaks. Au-delà des commérages d’officines, le plus affligeant reste cette directive - the National Humint Collection Plan - qui montre de manière tragique l’étendue de la paranoïa qui sévit dans ce pays. Plus rien ne sépare la diplomatie du service de l’intelligence. Ces divulgations confirment l’état lamentable de l’Amérique qui espionne ses amis et dresse sur eux des portraits peu flatteurs. 

c) Plusieurs ont voulu croire en un nouveau Messie moderne. Obama n’aura cumulé que déceptions après déceptions. Tant au plan intérieur que dans le monde. Obama est l’incarnation de la faiblesse qu’est devenue l’Amérique. Un simple soldat, dégoûté des politiques de son pays, a transmis des informations sensibles sur les stratégies de son pays. Une frange de la population américaine s’est réfugiée derrière un groupuscule pour dénoncer les prétendues dérives du gouvernement démocrate, feignant d’ignorer celles du gouvernement républicain antérieur. Le système bancaire des États-Unis s’écroule. Journaliste à Vanity Fair, Michael Lewis a travaillé pour Salomon Brothers au milieu des années 80. Il vient de publier Le Casse du siècle. Voici ce qu’il écrit : « Qu’une banque d’investissement ait été disposée à me payer des centaines de milliers de dollars pour prodiguer des conseils de placements à des adultes demeure un mystère pour moi. J’avais 24 ans et je ne connaissais rien aux fluctuations du marché. Je n’avais jamais étudié la comptabilité, jamais dirigé d’entreprise, jamais eu d’économies personnelles à gérer. Je m’étais retrouvé par hasard à travailler chez Salomon Brothers en 1985 et j’en étais ressorti plus riche en 1988  ». 

d) Rien ne semble démarrer aux États-Unis. À la fin du deuxième trimestre, 4,6% des emprunteurs hypothécaires étaient menacés de forclusion et 4,5% accusaient un retard de 90 jours dans leurs mensualités. Un fait demeure : les banques américaines seront encore pour un certain temps incapables de jouer le rôle qui est traditionnellement le leur, soit de tirer la croissance en créant de la dette.

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