Police partout, Justice nulle part !
"Alors que les gouvernants organisent l’impunité des patrons voyous et
des milliardaires voleurs, ils multiplient les lois durcissant le
rapport de forces contre les exploités. Pas une année ne passe sans
qu’on ne fasse voter en toute hâte (et souvent en catimini) une loi ou
un amendement serrant encore la vis. Les tribunaux d’exception et les
brigades antiterroristes encadrent l’autoritarisme de cet État
policier. Ils en sont l’expression omnipotente.
Et aujourd’hui les
tribunaux « ordinaires » – qui expulsent les Roms et les travailleurs
étrangers, qui innocentent les policiers assassins, qui emprisonnent
par brassées le petit peuple des quartiers –, relayés par le cortège
des brigades spéciales – qui contrôlent au faciès, fouillent, tabassent
et jouent du Taser et du flashball –, font entrer l’arbitraire dans
chaque relation « ordinaire » des plus pauvres avec l’État. Jusqu’où
allons-nous accepter la dictature « ordinaire » de la droite extrême ?
Cet État aurait-il cherché à donner un sens supplémentaire à ma vie
militante qu’il n’aurait pu s’y prendre mieux ! Que je remercie en
empruntant les mots du poète Heinrich Heine : « La haine de mes ennemis
peut servir de garant que j’ai rempli jusqu’à ce jour cet emploi
fidèlement et avec honneur. Je me montrerai toujours digne de cette
haine. » Et pour conclure ce deuxième anniversaire, je remercie, du
fond de ma cellule, tous les camarades, les amis et les inconnus qui
incluent ma libération dans leur projet d’émancipation révolutionnaire."
Jean-Marc Rouillan, centre de détention de Muret