Des priorités qu’il faudra bien établir
Malgré tout. il faudra trouver des réponses
aux problèmes de contrôle
des dépenses. Au premier rang desquelles les nouveaux médicaments. Des
coûts développement de
l’ordre de 800 millions de $par produit ne sont pas inhabituels et de
nouveaux traitements encore plus coûteux sont à attendre. Les coûts de développement sont répercutés sur le prix des
médicaments, qui peuvent être excessivement chers lorsqu’ils ne bénéficient qu’à un très
petit nombre. Comme les malades
atteints de la forme sévère de
la maladie de Gaucher qui aujourd’hui peuvent vivre à peu près normalement avec le
Cerezyme8. dont le coût annuel est de 175 000 dollars
Les nouveaux appareillages médicaux posent aussi
problème Un coeur artificiel, appelé également dispositif d’assistance
ventriculaire, est utilisé pour permettre
de maintenir en vie des patients jusqu’à leur transplantation cardiaque. Mais
comme il y a un manque de greffons du coeur aux Etats-Unis, les dispositifs
d’assistance sont implantés comme traitement à long terme, de la même manière
qu’une machine à dialyse remplace un rein. Selon Manoj Jain de l’université
Emory, chaque année, 200
000 Américains pourraient être ainsi
maintenus en vie un peu plus longtemps pour un coût de 200 000 dollars par patient, soit un total de 40
milliards. Est-ce une utilisation bien
raisonnable des ressources dans un pays où l’on compte 39 millions de personnes
vivant sous le seuil de pauvreté, soit 22
000 dollars pour une famille de quatre
personnes ?
Dans les pays où les services de santé sont «
gratuits », il est extrêmement difficile d’annoncer que le gouvernement ne
payera pas pour le seul médicament ou appareillage médical qui pourrait
contribuer à sauver sa vie ou celle de ses enfants. Mais en fin de compte il
faudra bien que ces choses soient dites.
Personne n’aime donner un prix à la vie humaine
mais nous le faisons déjà en ne soutenant pas suffisamment les organisations
travaillant dans les pays en développement. Pourtant plusieurs d’entre elles sauvent
une vie pour moins dei 000 dollars. De son côté. l’Organisation mondiale de
la santé estime que ses programmes de vaccination dans ces pays coûtent
environ 300 dollars par vie sauvée. Enfin, le rapport de la Banque mondiale sur les
priorités en matière de santé nous indique qu’un programme, encouragé par Stop
TB Partnership, visant à éradiquer la tuberculose permet de donner un an de
vie supplémentaire pour un coût de 5 à 50 dollars.
Alors,
dépenser 200 000 dollars
pour accorder à un patient d’un pays riche un temps de vie supplémentaire
relativement court devient plus que douteux financièrement. C’est immoral.
A méditer