Le résultat c’est celui que chaque mouvement populaire connait jusqu’à aujourd’hui.
Ceux qui se mettent en avant, les « chefs » n’ont comme but final que
celui de diriger et avec le temps et l’habitude qu’ils ont de prendre
des décisions au nom de leurs mandants ils oublient rapidement ce qui
motivait leurs révolte de jeunesse, bien assis qu’ils sont dans leurs
nouvelles vies. De plus ils sont seuls à connaître tous les petits et
grands secrets de l’organisation donc les seuls à pouvoir prendre des
décisions en toute connaissance de cause. L’adhérent de base lui se
contentant de choisir épisodiquement entre les « chefs » proposés, sans
toujours bien savoir pourquoi Untel plutôt qu’Untel...
Respectés voire adulés par une masse qui leur confie tous les rouages
de l’organisation les « chefs », avec le temps, sont alors bien loin des préoccupations
de la masse qu’ils sont censés représenter. Pour eux, toujours à la merci
des rebuffades des autres « chefs », les questions de rivalité interne et
de pouvoir prennent le pas sur toute autre considération.
C’est ainsi que nait l’oligarchie au sein de toute organisation
humaine. Celle-ci se détache de plus en plus de la masse. Certains
disent que c’est inéluctable.
Je pense quand à moi que pour combattre cette tendance lourde seule
la démocratie directe, basée sur une réelle connaissance des enjeux de
toute prise de décision, donc après une campagne ou chacun doit faire
l’effort de se forger une opinion avant de se prononcer, est la seule
solution...
Voila, croyez-vous, Bob, que je hais moins que vous ceux qui ont trahis l’esprit même de Mai 68 ?