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Commentaire de Emile Mourey

sur Alésia, les étonnants silences du ministre


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Emile Mourey Emile Mourey 7 décembre 2010 12:02

@ Antenor

Vous posez là une des questions les plus intéressantes pour comprendre l’histoire de la Gaule dans son évolution.

Vidubia est une station de la carte de Peutinger qui signifie « la voie du Dubis ». Cela nous amène déjà à une première remise en question : ce n’est pas le fleuve Doubs qui a donné son nom à cette voie « dubis », c’est cette voie dubis qui a donné son nom au Doubs... mais aussi à la Dheune - dubes dans les textes anciens - dont la vallée permettait de passer de la Saône à la Loire. Le phénomène est à rapprocher des voies rouges de l’empire romain, mais probablement ramené à l’échelle du pays éduen et de ses voisins, ce que laisse supposer le nom de l’éduen Dumnorix/Dubnorex, le maître des voies dubis dont on sait par César qu’il s’était enrichi en percevant le revenu des péages. Ce phénomène se trouve confirmé par la voie Sequanas dont je parle dans cette article et qui a donné son nom à la Seine.

On devine que c’est bien dans cette région de Dijon que s’est opposée la puissance séquane et la puissance éduenne pour contrôler le passage par voie de terre de la Saône à l’Armançon par la Thalie, pour le transport de l’étain (voir le texte de Strabon).

Dijon existait-il à cette époque ? Je n’ai pas étudié la question. Son quartier Tallant est dérivé du mot Tilenna que la carte de Peutinger indique à son emplacement. L’histoire du château de Vergy, aujourd’hui détruit, remonte-t-elle à cette époque ? Quant à la station de Vidubia, elle est plutôt à placer aux sources de l’Ouche.

Votre réflexion sur le denier gaulois est particulièrement intéressante. Il me semble, à moi aussi, que ce sont plutôt les Eduens qui l’ont imposé.

Dijon existait-il déjà ? C’est possible mais en tant que ville de la cité ? Diviomagus, le marché de Dieu ? En tant que capitale de cité, je n’ai pas étudié la question. 

Dans ses Commentaires et dans mon interprétation, César fait de ce pagus, l’un des trois qui appartenait aux Séquanes avec la plaine d’Alsace et celui de Besançon.

La toponymie a conservé le souvenir de l’affrontement avec les monts Sène, côté séquane et Rome, côté éduen, qui se font face.

Et puis, dans l’évolution logique de l’histoire, le Dijon séquane est devenu éduen. Et puis, étonnant retournement, Dijon est devenu la capitale de la Bourgogne.

Voila un bel exemple qui nous oblige à comprendre l’Histoire dans son évolution et non par tranches comme on l’enseigne dans nos écoles.


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