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Accueil du site > Tribune Libre > Alésia, les étonnants silences du ministre

Alésia, les étonnants silences du ministre

Je suis effaré ! mais vraiment effaré ! Après le débat bidon de la chaîne Public sénat où l’orateur partisan du site jurassien l’a manifestement emporté http://www.publicsenat.fr/, voici qu’une enquête de TF1 écrase encore un peu plus la thèse officielle http://videos.tf1.fr/jt-20h/l-enquete-du-20h-la-nouvelle-bataille-d-alesia-6128815.html.

Auteure remarquée et devenue célèbre grâce à son ouvrage « l’imposture d’Alésia », madame Danielle Porte triomphe tandis que l’hiver me perclut dans ma masure encombrée de livres invendus.

Étonnante polémique qui voit une agrégée de lettres raisonner beaucoup plus en militaire qu’en latiniste - elle même ne se dit-elle pas plus attirée par les questions de civilisation que par l’étude de la langue ? http://books.google.com/books?id=ONKySvJNzvAC&pg=PA102&lpg=PA102&dq. Étonnante polémique où l’ancien militaire que je suis se voit contraint de descendre dans l’arène pour donner une leçon de latin à une agrégée http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/a-mme-danielle-porte-au-sujet-d-71273, évidemment sans succès.

Étonnante polémique où le député Sauvadet, président du muséoparc d’Alise-Sainte-Reine, ne peut que se réjouir, la mine épanouie, de la publicité que la dite polémique apporte à son entreprise ; véritable duc de Bourgogne évoluant dans la foule comme un chef d’Etat (voir lien précité).

Dans ces conditions où tout se joue dans le monde médiatique de la superficialité, rencontrer un défenseur du site franc-comtois qui accepte d’entrer dans un débat sérieux et argumenté relève de l’exploit. Aussi, lorsque j’arrive à en accrocher un - voir mon article précédent - je me réjouis de pouvoir enfin débattre. Mais laissons la parole à mon contradicteur (texte original visible hors croquis sur le site précité de Public sénat).
 
LUI : ... Bref, Labiénus et César font donc jonction ailleurs qu’à Agedincum. C’est clair : Toute l’armée ( César + Labiénus) n’est pas partie d’Agedincum/Sens.
Si elle est partie d’ailleurs, d’où ?
 
Nous pouvons nous appuyer sur :

Dion Cassius, Histoire romaine, Livre 40, 38
"César voulut marcher sur-le-champ contre les Éduens ; mais, arrêté par la Loire, il se dirigea du côté des Lingons".

Plutarque, Vie de César, Chapitre 26/6
"César fut donc obligé de décamper promptement, et de traverser le pays des Lingons, pour entrer dans celui des Séquanes, amis des Romains, et plus voisins de l’Italie que le reste de la Gaule."

Pourquoi ces auteurs mentiraient-ils ? Qu’est ce que cela changerait pour eux que César se dirige chez les Sénons, les Lingons, les Séquanes ou chez les Japonais ? Plutarque et Dion Cassius avaient peut-être des défauts mais consultaient de nombreux ouvrages pour rédiger les leurs : Les Traditions, les Fastes Consulaires, les "chroniques anciennes" (livres lintéens) de Rome, Les Grandes Annales des Pontifes ( César était LE Grand Pontife), les Actes du Peuple et du Sénat... bref de l’officiel.

Encore une fois, quel intérêt auraient eu ces écrivains à truffer leurs livres d’inexactitudes ?

Il me parait exagéré d’écarter tout apport autre que César, sous prétexte que leurs dires ne collent pas parfaitement à la vision que nous nous en faisons. Ces auteurs étaient perçus comme des références à leur époque, les Historiens se sont toujours appuyés sur leurs travaux. Pourquoi seraient-ils crédibles pour leurs autres œuvres et pas quand ils parlent d’Alésia. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

MOI : Très bien ! Votre raisonnement est impeccable.
 
Rappel : d’où l’armée est-elle partie ? Mais de l’oppidum senon d’Auxerre. Agedincum étant tenu par les Romains, les notables senons l’étaient également et ceux d’Auxerre ne pouvaient fermer leurs portes à César. Pourquoi voulez-vous que César parte à l’aventure alors qu’il pouvait sans problème se remettre en condition dans un pays senon qu’il tenait en otage ?

Nous arrivons au noeud du problème et vous le posez très bien. On ne peut pas faire fi des écrits des autres auteurs qui ont parlé d’Alésia, surtout quand on se rappelle que ce sont ces écrits qui ont suscité le doute sur le site d’Alise-Sainte-Reine et donné leurs principaux arguments à la thèse franc-comtoise.

Éliminons tout de suite les auteurs et les passages litigieux qui évoquent une Alésia/métropole de la Celtique (Diodore de Sicile) qui aurait, pour la première fois, réalisé l’étamage des métaux (Pline). Il s’agit d’une autre Alésia (terme générique). Je ne suis pas le seul à l’avoir dit.

Il ne nous reste que deux auteurs qui soulèvent le problème de la localisation : Plutarque et Dion Cassius...

Dion Cassius écrit qu’arrêté par la Loire, César se dirigea du côté des Lingons. Jusque-là, je ne suis pas en difficulté. Si Dion Cassius ne reprend pas le "in Sequanos" (VII, 66) de César, c’est qu’écrivant après ces événements, il sait que l’affaire s’est terminée en pays lingon (dont les Mandubiens étaient les vassaux).

Il écrit ensuite : Avant cet événement, Vercingétorix, à qui César ne paraissait plus redoutable à cause de ses revers, se mit en campagne contre les Allobroges.

J’explique cette phrase - probablement bien mal traduite - comme étant un résumé du chapitre 64 du livre VII du De Bello Gallico. A juste raison, Dion Cassius passe rapidement sur le plan de Vercingétorix qui concerne un événement antérieur, ce qui nuirait au fil de son récit s’il en faisait état.

Il écrit ensuite : Vercingétorix surprit dans le pays des Séquanais le général romain qui allait leur porter du secours, et l’enveloppa ; mais il ne lui fit aucun mal.
Dion Cassius ajoute un plus au texte de César. Il dit que César s’est mis en marche pour aller au secours des Allobroges, ce qui signifie qu’il lui fallait prendre le chemin le plus court. Jusque-là, tout va bien.

Là où je suis en difficulté, c’est lorsque Dion Cassius écrit que Vercingétorix surprit César dans le pays des Séquanais. N’ergotons pas ! La suite de la phrase indique bien qu’il s’agit de la fameuse bataille de cavalerie que César a relatée. Dion Cassius suit toujours le récit de César mais lui ajoute un plus apparemment contradictoire puisque le pays séquane est traditionnellement localisé beaucoup plus loin.

Vu que j’ai étudié dans le moindre détail le texte césarien, vu que j’ai localisé d’une façon précise, et avec de solides arguments, la bataille de cavalerie à Noyers-sur-Serein, je ne peux qu’en conclure que Noyers-sur-Serein était séquanaise. Cela peut surprendre, et pourtant. Si on remonte dans le temps, les textes évoquent bien l’ancienne suprématie séquane ainsi que l’importance de l’étain que les Gaulois allaient chercher en Grande Bretagne. Où passait la voie de l’étain des Séquanes sinon par une voie - la voie sequanas - qui a donné son nom à la Seine, et avant la Seine, par la vallée de l’Armançon si riche en vestiges archéologiques, et avant par Noyers, et avant au pied d’Alise-Sainte-Reine, et avant par ou vers Dijon, et avant depuis Besançon. Pourquoi Noyers-sur-Serein n’aurait-elle pas été une ancienne colonie séquane ? Pourquoi les habitants n’auraient-ils pas continué à s’appeler "Séquanais" alors que la récente puissance lingonne était encore bien fragile sur ses frontières ? Les habitants de l’Ile-de-France, eux aussi, se donnaient le nom de "Séquanais".


 A partir de là, les textes litigieux ne posent plus de problème. Quand César utilise l’expression "in Sequanos", je comprends qu’il veut se rendre dans le pagus séquane de Dijon avant de redescendre par la voie directe Saône/Rhône, comme l’a très bien pensé Carcopino.

Quand Plutarque écrit que César fut obligé de décamper de chez eux, et de traverser le pays des Lingons, pour entrer dans celui des Séquanais, amis des Romains, et plus voisins de l’Italie que le reste de la Gaule (site de Ph. Remacle), mon interprétation est la même.

En revanche, lorsque Strabon écrit que la bataille a eu lieu à Alésia, cité des Mandubiens, peuple limitrophe des Arvernes (Géographie, IV, 2, 3), je ne peux qu’en déduire que la puissance arverne touchait alors aux frontières du pays lingon et des Mandubiens, leurs vassaux, avant d’être supplantée par la puissance éduenne ; et non aux frontières séquanes.
 
Tout cela concorde bien avec le de Bello Gallico : cum Caesar in Sequanos per extremos Lingonum fines iter faceret... comme César faisait route vers les Séquanes par les territoires frontières des Lingons...(DBG, VII, 66).
 
Conclusion adressée en forme de demande à M. le ministre de la Culture : « M. Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, dans ce débat où manifestement les arguments de la thèse franc-comtoise ne sont plus, ni crédibles ni recevables, ne pensez-vous pas, pour faire suite à la déclaration prudente mais ambigüe ci-après citée - qu’une initiative argumentée s’appuyant sur les textes pourrait enfin mettre clairement un terme à une polémique qui n’a malheureusement que trop duré ?  »
 
Rappel : Madame Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, a démenti le 27/2/2009 l’information publiée par le journal "Le Point" selon laquelle elle aurait pris l’engagement de financer une campagne de fouilles destinée à établir que le site archéologique de Chaux-des-Crotenay, dans le Jura, serait le site historique de la bataille d’Alésia... rien ne permet d’étayer la thèse selon laquelle Alise-Sainte-Reine, en Bourgogne, ne serait pas le lieu de la bataille d’Alésia.
 
 

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17 réactions à cet article    


  • easy easy 6 décembre 2010 12:21

    Quand je vois les articles de notre ami Emile, je me dis que les Martiens existent. Ce sont des Terriens qui ont d’autres sujets de préoccupations que la plupart des gens.

    Merci pour ce point de vue très, très différent. 


    • Tarouilan Tarouilan 6 décembre 2010 13:31

      Remarque peu sensée, .......la gigantesque escroquerie bancaire, qui détruit le monde actuellement, avec la complicité des Sarkoff et autres DSK, ne doit pas nous faire oublier l’histoire d’avant la « France » car la catastrophe économique que nous prépare le crack monétaire à venir, induisant une régression sans précédent, qui nous fera revenir très loin dans le passé...

      Nous serons bien content, d’apprendre à vivre de façon frugale, à construire des huttes en rondins de bois, .......les survivants de la crise, regroupés en petites communautés, apprécieront d’avoir quelques connaissances pour pouvoir défendre un oppidum.

      Ceci dit, il semble bien qu’un débat sérieux existe, sur l’implantation réelle d’Alésia, n’en déplaise à notre ami Emile.


    • zelectron zelectron 6 décembre 2010 14:05

      Les intérêts touristiques en place (marchands de souvenirs, made in China), les éditeurs de livres d’histoire et de géographie, la bien-pensance, les autorités constituées, tout ce petit monde n’aime pas être dérangé dans ses petites affaires (et puis j’oubliais les archéologues ayant honte de s’être trompés et se drapant dans leur toge de dignité bafouée)
      Au passage merci pour vos articles en général sortant des sentiers battus et rabattus.


      • Antenor Antenor 6 décembre 2010 18:34

        Le problème de la localisation d’Alésia est étroitement lié à celui de la « nationalité » de la région de Dijon à l’époque gauloise : était-elle éduenne, lingonne ou séquane ?

        Parallèlement à cette question, se pose également celle de la cité d’origine des « deniers gaulois » calés sur le quinaire romain qui à la fin du deuxième siècle ont supplanté les monnaies arvernes dérivées des statères grecques.

        Les historiens modernes en se basant sur leur répartition géographique pensent que ces « deniers gaulois » sont le fruit d’une union monnètaire entre éduens, lingons et séquanes.

        Le problème est que quiconque a étudié l’histoire de cette période sait que les Eduens et les Séquanes se faisaient la guerre. Les Séquanes étaient alliés aux Arvernes, on les voit donc mal participer à la mise en place d’une monnaie concurrente à celle des Arvernes qui dominaient la Gaule jusque là.

        L’apparition de ce « denier gaulois » calé sur la monnaie romaine coïncide d’ailleurs avec les grandes défaites arvernes face à Rome. Quel peuple gaulois était à ce moment là le mieux placé pour lancer cette nouvelle monnaie, si ce ne sont les Eduens, déclarés frères de sang des Romains et qui menaient la coalition gauloise contre les Arvernes ?

        La région de Dijon se trouvait en plein coeur de la zone de diffusion de ce « denier gaulois ». Si cette monnaie était éduenne, cela peut signifier que Dijon était éduenne.

        Les deux principaux éduens de la Guerre des Gaules portent des noms, Dubnorex et Divitiac qui rappellent l’ancien nom de Dijon : Divio ou Dibio.

        Dijon apparait probablement sur la carte de Peutinger entre Chalon et Langres sous le nom de Vidubia. Les 20 lieues la séparant de Chalon sur la carte correspondent à la distance Chagny-Dijon.


        • Emile Mourey Emile Mourey 7 décembre 2010 12:02

          @ Antenor

          Vous posez là une des questions les plus intéressantes pour comprendre l’histoire de la Gaule dans son évolution.

          Vidubia est une station de la carte de Peutinger qui signifie « la voie du Dubis ». Cela nous amène déjà à une première remise en question : ce n’est pas le fleuve Doubs qui a donné son nom à cette voie « dubis », c’est cette voie dubis qui a donné son nom au Doubs... mais aussi à la Dheune - dubes dans les textes anciens - dont la vallée permettait de passer de la Saône à la Loire. Le phénomène est à rapprocher des voies rouges de l’empire romain, mais probablement ramené à l’échelle du pays éduen et de ses voisins, ce que laisse supposer le nom de l’éduen Dumnorix/Dubnorex, le maître des voies dubis dont on sait par César qu’il s’était enrichi en percevant le revenu des péages. Ce phénomène se trouve confirmé par la voie Sequanas dont je parle dans cette article et qui a donné son nom à la Seine.

          On devine que c’est bien dans cette région de Dijon que s’est opposée la puissance séquane et la puissance éduenne pour contrôler le passage par voie de terre de la Saône à l’Armançon par la Thalie, pour le transport de l’étain (voir le texte de Strabon).

          Dijon existait-il à cette époque ? Je n’ai pas étudié la question. Son quartier Tallant est dérivé du mot Tilenna que la carte de Peutinger indique à son emplacement. L’histoire du château de Vergy, aujourd’hui détruit, remonte-t-elle à cette époque ? Quant à la station de Vidubia, elle est plutôt à placer aux sources de l’Ouche.

          Votre réflexion sur le denier gaulois est particulièrement intéressante. Il me semble, à moi aussi, que ce sont plutôt les Eduens qui l’ont imposé.

          Dijon existait-il déjà ? C’est possible mais en tant que ville de la cité ? Diviomagus, le marché de Dieu ? En tant que capitale de cité, je n’ai pas étudié la question. 

          Dans ses Commentaires et dans mon interprétation, César fait de ce pagus, l’un des trois qui appartenait aux Séquanes avec la plaine d’Alsace et celui de Besançon.

          La toponymie a conservé le souvenir de l’affrontement avec les monts Sène, côté séquane et Rome, côté éduen, qui se font face.

          Et puis, dans l’évolution logique de l’histoire, le Dijon séquane est devenu éduen. Et puis, étonnant retournement, Dijon est devenu la capitale de la Bourgogne.

          Voila un bel exemple qui nous oblige à comprendre l’Histoire dans son évolution et non par tranches comme on l’enseigne dans nos écoles.


        • blurpy 6 décembre 2010 20:36

          Monsieur Mourey,

          D’illustres prédécesseurs ont , comme vous, trouvé des explications tordues pour essayer de se persuader qu’ALISIIA se trouvait en pays séquane (et pour vous Dijon et Noyers-sur-Serein par dessus le marché !) Mais où situez vous donc les Lingons et les Eduens ? La Séquanie couvrait toute la Bourgogne actuelle plus le pays de Langres ? C’est absolument délirant !
          Mais vous avez quand même l’honnêteté, contrairement à d’autres, de ne pas mettre en doute le texte de César et de ne pas trouver une traduction tirée par les cheveux au « in sequanos ». Vous admettez que Cesar était en Sequanie. Par contre vous cherchez par tous les moyens à placer Alise en Sequanie. Et bien NON Alise n’est pas en Séquanie et n’y a jamais été ! Une colonie « séquane » à Noyers-sur-Serein !! Monsieur Mourey votre imagination n’a pas de limites !
          Malgré tout le respect que je vous dois, je pense qu’il vaudrait mieux pour vous trouver une autre occupation et ne plus écrire d’articles...

          Salutations.

          Pierre GIbout


          • Emile Mourey Emile Mourey 6 décembre 2010 20:49

            @ Blurpy

            Ou bien, vous n’avez pas lu mon article, ou bien vous ne l’avez pas compris. Je n’ai jamais dit qu’Alésia était en pays séquane. Mon premier croquis est pourtant clair ; les territoires occupés par les différentes cités dont celui des Lingons y sont clairement indiqués.


          • « hristian »itard 6 décembre 2010 23:09

            Votre analyse est intéressante et pertinente. Je me demande toutefois su vous avez pu conforter votre opinion en la confrontant aux cartes de la Gaule utilisées du temps de César, cartes radicalement différentes de celles que nous avons coûtume d’utiliser depuis, comme par exemple, lorsqu’il s’agit pour César, d’après Plutarque, « de traverser le pays des Lingons, pour entrer dans celui des Séquanes, amis des Romains, et plus voisins de l’Italie que le reste de la Gaule » .


            • Emile Mourey Emile Mourey 7 décembre 2010 10:19

              @ « hristian »itard

              La meilleure référence est la géographie de Strabon qui montre clairement qu’ à cette époque on n’avait pas encore la vision globale du pays mais qu’on en avait cependant une vision suffisante pour se déplacer. Les grands axes de cette connaissance étaient les fleuves, les grands itinéraires connus qui souvent les suivaient ou les quittaient pour passer d’un fleuve à l’autre et les pays que ces itinéraires traversaient. Et puis, il y avait les guides locaux.


            • jluc 7 décembre 2010 07:19

              Vous pouvez visiter les sites (une vue satellite) sur le Géoportail de l’IGN vraiment très bien fait. Il offre toute une série d’options de visualisation. On peut, par exemple faire apparaître le réseau hydrographique... On peut même avoir une vision 3D du site.

              Alise-Sainte-Reine (sur geoportail.fr), ou Chaux-des-Crotenay  ?


              • srobyl srobyl 7 décembre 2010 08:36

                Merci pour cet intéressant point de vue. Je me cultive en vous lisant...
                On a quand même l’impression, Emile Mourey, que vous « forcez » un peu dans l’interprétation des textes pour argumenter votre point de vue. Mais, après tout, c’est probablement très sain qu’il y ait des personnes pour remettre en question les thèses officielles, dans un domaine où comme dans tant d’autres, le doute est permis. Ca rappelle les contradicteurs de Pasteur au sujet de la génération spontanée : ils ont finalement contraint celui-ci à de nouvelles expériences, plus rigoureuses. Espérons que dans le cas du site d’Alesia, de nouvelles investigations seront engagées. Ca ne sera pas facile dans le contexte actuel, et avec les gens qui nous gouvernent, compte-tenu du peu de cas qu’ils font de la connaissance ;
                Bonne journée. 


                • Emile Mourey Emile Mourey 7 décembre 2010 10:44

                  @ srobyl

                  L’archéologie française est gravement malade. Elle est malade depuis qu’elle s’est imaginé qu’elle était devenue scientifique et que par ce seul fait, elle pouvait remettre en question tous les écrits des auteurs anciens et « révéler »la vérité. Je ne sais pas comment la guérir. Pour le moment, elle s’arcboute toujours sur ses interprétations archéologiques et sur les thèses largement développées dans les livres du professeur Goudineau. Ceux qui voudraient les remettre en cause, comme les archéologues qui ont travaillé sur le mont Lassois, sont réduits au silence.

                  Dans cet article, j’essaie de montrer comment on peut un peu mieux comprendre l’histoire en essayant de l’expliquer dans une évolution. Cela nécessite une certaine souplesse d’esprit qui doit évidemment se libérer des dogmes de l’archéologie officielle.


                • srobyl srobyl 7 décembre 2010 12:03

                  le dogme et le monopole des idées et des actes : Richard Adam en a fait les frais quand il s’est vu opposer une fin de non recevoir à des demandes de fouilles auprès de l’inrap, sur un site en Bourgogne qui n’a pourtant par la suite été que très sommairement exploité en raison du pressing des élus locaux soucieux d’achever les travaux...On a une vison très stalinienne des choses en France.


                • Emile Mourey Emile Mourey 7 décembre 2010 15:19

                  @ Antenor

                  additif à : On devine que c’est bien dans cette région de Dijon que s’est opposée la puissance séquane et la puissance éduenne pour contrôler le passage par voie de terre de la Saône à l’Armançon par la Thalie, pour le transport de l’étain (voir le texte de Strabon)...

                  et je précise par Sombernon, puis en remontant la Brenne jusqu’à Alésia. C’est là qu’on voit comment les fleuves et cours d’eaux servaient de main courante pour orienter le voyageur, et à l’origine pour les premiers explorateurs qui ont ouvert les premières voies du commerce.


                  • blurpy 7 décembre 2010 19:51

                    Monsieur Mourey, pourriez vous citer la source de votre information concernant le passage de Strabon parlant du passage par voie de terre de "la Saône à l’Armançon par la Thalie, pour le transport de l’étain", ceci est très intéressant.
                    Merci d’avance.


                  • Emile Mourey Emile Mourey 7 décembre 2010 21:11

                    @ blurpy

                    Strabon, géographie, IV, 1,14

                    ... les marchandises reçues d’abord par l’Arar passent ensuite dans le Dubis, affluent de l’Arar ; puis on les transporte par terre jusqu’au Sequanas, dont elles descendent le cours, et ce fleuve les amène au pays des Lexoviens et des Calètes, sur les côtes mêmes de l’Océan, d’où elles gagnent enfin la Bretagne en moins d’une journée (traduction site Remacle).


                    • blurpy 9 décembre 2010 23:27

                      Merci. Effectivement c’est bien la référence à laquelle je pensais.
                      Donc ne contenant aucune allusion à " la voie de terre de la Saône à l’Armançon par la Thalie, pour le transport de l’étain« dans le texte de Strabon... Ceci est de l’extrapolation, dirigée pour aller dans le sens de vos hypothèses sur la localisation d’Alesia ! Alors que penser du : »et je précise par Sombernon, puis en remontant la Brenne jusqu’à Alésia" , quel bel exercice d’équilibriste.
                      Il est à noter que Strabon n’a pas une vision très précise de la région, car le Dubis est à l’est de Arar, et la Sequanas à l’ouest. Donc pas question de quitter la Saone pour le Doubs pour se diriger vers la Seine. Les marchandises devaient quitter la Saone pour voyager par voie de terre jusqu’à Vix où elles étaient à nouveau embarquées. Certainement en passant au nord de l’actuelle Dijon et donc bien loin d’Alise.

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