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Commentaire de Razzara

sur La vie serait une propriété émergente de la physique (et non de la chimie)


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Razzara Razzara 9 décembre 2010 22:28

@Cogno2

Vous dites : ’Probabilité, incertitude, hasard, voilà ce qui régit le monde microscopique.’ C’est vrai, et cela l’est même ’intrinsèquement’, en tout cas à l’aune des principes admis pour définir le modèle quantique de la physique contemporaine.

Mais, et la lecture du bouquin de Wolfram que je citais plus haut est instructive de ce point de vue, il se trouve que des systèmes très simples dans leur essence, (comme un automate cellulaire, le thème récurent si je puis dire, et sans jeu de mot, de l’approche de Wolfram), basés sur un nombre très restreint de règles, peuvent engendrer une complexité qui a tous les attributs du hasard (encore que cette notion soit en réalité loin d’être simple à définir). C’est à dire que l’observation de ces systèmes, ne permettra aucunement de laisser apparaitre les quelques règles simples qui sont pourtant bien à l’origine de leur comportement. C’est à dire qu’un observateur qui n’aurait pas connaissance de l’existence de ces règles, ne pourrait pas en soupçonner l’existence, et à supposer qu’il le fasse, mû en cela par une géniale intuition (divine ?), il serait complètement incapable de trouver ces règles autrement que par essai-erreur. On se trouve dans un cas ou le hasard semble dominer de bout en bout, mais il n’en est rien, et on ne peut pas le découvrir par l’observation.

Maintenant, et puisque vous faites référence aux ’variables cachées’, peut-on pour autant dire que ces règles constituent elles mêmes des variables cachées ? Je ne saurais le dire, on entre là dans la méta-physique (au sens physique de la physique, comme pour la méta-mathématique). En tout il y a de quoi se triturer les neurones !

D’autre part, il faut bien comprendre que la notion de ’hasard’ est une notion floue, mal définie, dont la définition dépend du contexte plus précisément. Ce qui nous mène au problème de fond de l’interprétation du ’monde’ , de l’univers et de ce qu’il contient : la logique que nous utilisons comme substrat des modèles que nous élaborons. La logique du tiers exclus, celle que nous utilisons à tour de bras, semble constituer en réalité le grain de sable ultime qui nous empêche de dépasser toutes ces contradictions apparentes. Une logique plus riche semble nécessaire ...

Prenons un exemple pour illustrer ce point de vue : plus haut, dans un commentaire à Sisyphe, j’évoquais les ’infinis’ que je disais ne pas avoir de réalité physique ; pourtant, ces concepts ’existent’ bien dans l’abstraction de la pensée mathématiques. Ce sont des notions ’vraies’, ’réelles’, dans ce pan de l’univers, mais ’fausses’ dans le monde physique ... On tombe sur une contradiction dont la logique aristotélicienne ne s’accommode guère ! Mais pourtant, les ’faits’ sont là si je puis dire ....

Comme on ne peut espérer décrire correctement l’univers globalement sans nous inclure nous même dans ce processus, cela doit se faire ab-initio, avant même d’écrire quelque équation que ce soit, dans la trame de fond même du processus cognitif envisagé. Et cette trame est précisément la logique utilisée pour mener le processus cognitif lui même.

Encore une remarque. Vous faites référence à demi mots aux relations dites ’d’incertitude’. L’approche de Feynman me plait beaucoup, il dit en substance : nous devrions appeler en réalité ces relations des relations de ’certitude’, car elle nous donne la certitude qu’il est impossible de réaliser une mesure qui ne perturbe par le système observé. Montrant en cela, comme je le disais précédemment sous une approche plus philosophique dans sa sémantique , l’impossibilité de s’exclure nous, observateur, du sujet de notre observation.

Bien, bien, tout cela est quelque peu fastidieux à résumer dans les quelques lignes d’un commentaires. J’ose espérer que, vous Cogno2, et ceux qui le liront, y trouveront matière à réflexion.

Bien cordialement

Razzara

PS : pour réconcilier Dieu avec Kitamissa en finissant sur une petite note plus légère, je dirais : lisez le livre d’Enoch ! Vous y apprendrez que Dieu adore les livres, il possède même une sacrée bibliothèque. D’ailleurs il dit à Enoch : ’Je maudis l’ignorance’. ( La quête de la connaissance est même un des piliers de l’Islam il me semble ).

 


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