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Commentaire de sisyphe

sur Réponse à R. Debray : Contre-éloge des frontières


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sisyphe sisyphe 15 décembre 2010 13:30

Le problème est, de mon point de vue, ambigu. 


La mondialisation financière, en supprimant les frontières, et en attaquant les états, par sa dictature à l’échelle mondiale, ne fait que provoquer une résurgence des nationalismes revendicatifs, source de conflits civils. 

Il va y avoir, de plus en plus, des revendications nationalistes, comme toujours en temps de crise, contre ce qui apparaît comme menaçant les identités nationales ; les immigrés, les pays de l’espace européen, aux situations sociales moins évoluées, aux salaires moins élevés, facteurs de délocalisations, à l’Europe elle-même, en tant qu’instance supranationale dictant ses lois aux pays membres, aux pays vécus comme une menace ; soit économique (Inde, Chine), soit culturelle (les pays islamiques), etc... 

Cette résurgence des nationalismes purs et durs, voire chauvins et/ou xénophobes, est, évidemment, une menace pour la paix dans les états mêmes, et la bonne entente des peuples entre eux. 

Mais elle n’est que le RÉSULTAT de la mondialisation financière, de la globalisation néolibérale, qui s’exerce sans aucune loi, sans aucun contrôle, sans aucune instance de régulation. 
Le vrai danger de guerre est là ; dans une suppression des frontières sans contrôle, dans cette dictature mondiale de la spéculation, qui a les moyens d’imposer sa loi du plus fort aux états, quitte à les broyer, à les privatiser, comme une vulgaire entreprise. 

La situation étant celle là, il me semble un peu illusoire de prôner un retour ou une réhabilitation des frontières, d’un point de vue strictement géographique, sans en tenir compte ; la géographie est, aujourd’hui, dépendante de la géopolitique. 
Mais ce discours est, sans le nuancer, extrêmement dangereux dans le sens où il renforce les nationalismes. 

Alors ; frontière ou pas frontière ? 

Il me semble que si l’on veut s’attaquer aux causes des problèmes, vu la situation, il est d’une extrême urgence d’instaurer des institutions à l’échelle internationale, de contrôle, de régulation, de mise au pas de la finance toute-puissante ; je dis à l’échelle internationale, parce que c’est à cette échelle qu’elle sévit ; les frontières n’y peuvent rien. 

Ce n’est que dans ce cadre, à mon sens, après cette régulation instaurée à l’échelle internationale, que pourront être réhabilitées les frontières entre états, ou, comme dans l’espace Schengen, à un niveau européen. 

L’urgence, pour éviter les causes de conflits et de guerres, est d’instaurer des règles, des contrôles et des lois au niveau mondial, pour supprimer la dictature de la finance, et particulièrement de la finance spéculative ; des banques, organismes financiers, jeux boursiers, hedge funds, etc.... 

Après, il y a les conflits frontaliers (Inde/Pakistan, Israël/Palestine, et autres) qui devront être réglés et fait respectés par la communauté internationale, dans la justice, le respect des lois, par des entités légitimes et reconnues ; ONU, Tribunaux internationaux, etc...

Une fois ceci réalisé, un monde recadré, régulé et apaisé, les nationalismes, les frontières, les « identités nationales » recouvreront leur juste mesure, sans vain conflits internes ou/et externes. 

S’attaquer aux causes pour contrôler les effets. 

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