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Commentaire de Voltaire

sur Pour en finir avec François Bayrou


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Voltaire Voltaire 17 décembre 2010 11:37

@l’auteur

Il me semble qu’à vous focaliser sur la personnalité de François Bayrou, et sur ses défauts, réels, vous passez à côté de l’essentiel.

Le portrait, bien qu’à charge, que vous brossez de François Bayrou contient de nombreux éléments de vérité. L’homme n’est pas, du moins au sein du cercle politique (ce qui inclus ses propres militants), sympathique. Cynique, il considère sans doute que beaucoup sont là par intérêt ; orgueilleux, que peu sont à même de comprendre les enjeux de son combat. Par expérience, il se méfie (et n’a pas tout à fait tord) des « amitiés » très artificielles de ce milieu, qu’il étend à celui des journalistes, du moins ceux des grands média.

Qu’à force de prendre des coups il ait adopté une posture de victime est sans doute contre-productif. Que son ego lui obscurcisse parfois la vision en termes de stratégie politique (mais non sa vision de la réalité du pays) une évidence. Mais que peut-on dire de la personnalité de Valéry Giscard d’Estaing, de celle de François Mitterand, de celle de Nicolas Sarkozy... ? de leurs comportements, trahisons, aveuglements... Homme politique de stature ne rime pas avec gentilhomme, ni même avec homme normal. Sans ce feu intérieur, cette volonté tenace, cette vision de l’avenir, qui vous conduit à négliger l’individu au profit de cette vision, il n’y a pas de leader politique. La politique de haut niveau vous façone, le pouvoir corromp... François Bayrou a « brulé » nombre de ses proches, déçu nombre de ses partisans, au profit de sa vision, de ce qu’il pense être son devoir. Peureux ? vous faites fausse route. Borné, omnubilé par ce devoir qui l’habite.

Alors pourquoi demeure t-il populaire ? parmis ceux que vous qualifiez de groupies, parmi un électorat toujours réel. Parceque son jugement est juste. Son analyse de la société exacte, qu’elle reflète le vécu. Ses propositons censées. Son ambition motivante.

La statégie politique que propose Jean Arthuis est partagée par une majorité de « centristes » (même si je pense qu’une primaire au centre serait très compliquée à organiser) : indépendance mais accord, pour peser réellement dans une majorité, si la victoire n’est pas réalisable, mais tout faire pour obtenir cette victoire. Et nul doute que Jean Arthuis ferait un meilleurs dirigeant de parti que François Bayrou. Mais comme candidat à la présidence de la république, pour affronter Nicolas Sarkozy et son concurent socialiste, pour ternir un cap... ?

Pour conclure sur une note plus optimiste que vous, il me semble que les choses évoluent. François Bayrou a, après le fiasco des régionales, réorganisé son parti de façon enfin fonctionnelle, en suivant les suggestions qui lui avaient été faites depuis des mois. Certes il a perdu de nombreux cadres indispensables, mais il a compris une partie du message.
Je le pense aussi persuadé qu’il ne pourra pas répéter sa stratégie de 2007. Saura t-il mettre assez d’eau dans son vin pour travailler à la nécessaire réunion des centres ? c’est encore un mystère, mais parfois la nécessité s’impose à vous. Jean Arthuis a fait beaucoup d’efforts, mais on voit que même un accord entre son parti et le Nouveau Centre n’ont pas aboutis... 2012 sera donc un catalyseur... avant ou après l’élection, cette réunion devra se faire, chacun un pas vers l’autre. Bayrou ne fera pas un score ridicule car il sera vraissemblablement le seul candidat au centre, et sait faire une campagne. Tout l’enjeu, s’il ne parvient pas au second tour, ce qui demeure quand même très hypothétique, sera qu’il accepte de jouer collectif, d’user de son score pour faire peser l’ensemble de la famille centriste dans une future majorité. Cela demandera un réel effort de sa part, mais aussi de celle des autres...


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