Le terme d’islamophobie remplit plusieurs fonctions :
- nier pour mieux la légitimer la réalité d’une offensive intégriste en Europe,
- attaquer la laïcité en l’assimilant à un nouveau fondamentalisme.
- Mais surtout faire taire les musulmans qui osent remettre le Coran en cause, en appellent à l’égalité entre les sexes, au droit à l’apostasie et aspirent à pratiquer paisiblement leur foi sans subir le diktat de doctrinaires ou de barbus.
- Il faut donc stigmatiser ces jeunes filles qui refusent le voile, souhaitent marcher sans honte, tête nue, dans la rue, foudroyer ces Français, ces Allemands, ces Anglais d’origine maghrébine, turque, africaine, algérienne qui réclament le droit à l’indifférence religieuse, le droit de ne pas croire en Dieu, de ne pas jeûner pendant le ramadan.
- Il faut les désigner, ces renégats, à la vindicte de leurs coreligionnaires, les faire taire pour bloquer tout espoir d’une mutation chez les fidèles du Prophète (en France et de façon révélatrice, c’est un « Collectif contre l’islamophobie » qui soutient juridiquement les femmes verbalisées pour port du voile intégral).
Nous assistons à la fabrication planétaire d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple. Et ce avec l’onction des médias et des pouvoirs publics. Notre président lui-même, jamais en retard d’une bourde, n’a-t-il pas comparé l’islamophobie à l’antisémitisme ? L’erreur est tragique : le racisme s’attaque aux personnes en tant qu’elles sont coupables d’être ce qu’elles sont,
le Noir, l’Arabe, le Juif, le Blanc. L’esprit critique, à l’inverse, porte sur
les vérités révélées, les écritures toujours susceptibles d’exégèses, de
transformations. Cette confusion a pour objet de déplacer la question religieuse
du plan intellectuel au plan pénal, toute objection ou moquerie étant passible
de poursuites