Domi,
Alain Rey indique n’avoir trouvé une attestation de cette expression
qu’en 1789. Elle est pourtant, selon les sources, associée quelques
dizaines d’années auparavant soit à Louis XV, soit à sa favorite, Mme de
Pompadour.
Il est donc étonnant de ne pas en trouver de trace écrite un peu avant, compte tenu de la notoriété de leurs auteurs présumés.
Bien
entendu, le ’déluge’ fait référence non pas à une simple pluie
diluvienne ou à une inondation ’banale’, mais à la catastrophe biblique
qu’a été le Déluge dont seul Noé est sorti vivant avec sa famille et
tous les couples d’animaux qu’il avait pu faire monter à bord de son
arche, à partir du moment où Dieu lui a fait savoir qu’il allait se
débarrasser de tous ces fichus hommes incorrigibles pécheurs.
On
prête cette expression à Louis XV qui parlant de son dauphin, l’aurait
employée pour dire qu’il se moquait complètement de ce qu’il pourrait
faire après sa disparition.
Mais on évoque plus souvent la Pompadour
qui, alors que le peintre Quentin de la Tour peignait son portrait, vit
arriver le roi accablé d’avoir appris la défaite du maréchal de Soubise à
Rossbach en 1757, et lui aurait dit "Il ne faut point s’affliger : vous
tomberiez malade ; après nous le déluge !".
Mais, malgré le
manque d’attestation écrite plus ancienne, Claude Duneton dit que cette
expression existait encore bien avant et qu’elle aurait été remise au
goût du jour par l’astronome Maupertuis qui avait annoncé le retour de
la comète de Halley pour 1758, en indiquant qu’elle provoquerait un
nouveau déluge et peut-être la fin du monde, ce qui aurait rendu
certaines personnes très fatalistes et donc susceptibles de prononcer ce
proverbe.
Merci d’avoir soulevé la question.
Comme vous le voyez, les origines sont toujours contestables, d’autant que les hommes ont
tendance à se copier les uns les autres depuis le début des temps,
je vais de ce pas me connecter avec l’homme de Néandertal.
BONNES VACANCES !