La haute finance apatride s’attaque aux États et par le haut et par le
bas ; par le haut, en faisant élire ses agents aux postes clé et en
favorisant la naissance d’un super-État ; par le bas, en décentralisant,
en alimentant les désirs d’autonomie régionale. Cela débouche, en haut
comme en bas, sur la création d’une administration pléthorique et
parasitaire au fonctionnement redoutablement post-soviétique ; en haut,
c’est l’administration brussellite, le parlement strasbourgeard, etc.,
auxquels les politicards de chacun des pays membres peuvent se faire
élire pour arrondir sensiblement leurs fins de mois et où ils peuvent
placer leurs complices, ceux qui leur ont rendu des services, voire même
leur femme et, pourquoi pas, leur maîtresse, leur chauffeur, leur prof
de gym, etc. ; en bas, les politicards provinciaux, suivant le principe
du népotisme républicain, ont tout loisir de placer également leurs
proches, leurs fidèles, les proches de leurs fidèles, les fidèles de
leurs proches, dans les administrations locales, départementales et
régionales, les organismes multiples et variés qui ont vu le jour depuis
la décentralisation mitterrandienne.
Ce n’est pas un hasard si l’UE, ce super-Etat, on le sait, favorise les
régionalismes, ou, selon une expression actuellement en vogue
particulièrement galvaudée, le néo-féodalisme - il faut être d’une
ignorance historique particulièrement crasse pour comparer le féodalisme
à ce parasitisme institutionnalisé.