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Accueil du site > Actualités > Politique > Adieu départements et régions, bienvenue aux provinces...

Adieu départements et régions, bienvenue aux provinces...

Préoccupons-nous davantage des réalités que des désignations qu'on leur donne.

Je veux bien reconnaître que pour un névrotique du pouvoir, comme tous les tristes exemples que l'Administration et les pouponnières de privilégiés nous formatent, il y a une indécence à utiliser un terme qui pourrait évoquer, dans l'esprit des pauvres types d'électeurs que nous sommes, pour eux, des pouvoirs qui leur seraient rognés.

Mais cette révolution, je l'espère rapidement contagieuse, et je montrerai pourquoi.

Eh bien reconnaissons d'abord qu'un seul politique à la tête de sa région l'avait compris, et c'était Georges Frèche. Il a fait plier la rue de Solférino, il a fait de sa ville une puissante métropole économique, politique et culturelle, et par-delà sa mort il a promu des hommes du terroir, qui peut-être ne trahiront pas sa vision. Marianne avait d'ailleurs annoncé son décès en parlant du dernier "baron de province". Belle reconnaissance de son succès, tout autant que mépris jacobin ringard. On peut vivre dans la pseudo ville des lumières (où il n'y a plus guère de lumières !) tout en ayant oublié l'apport immémorial des grands hommes de provinces à l'histoire nationale.

J'utilise sciemment provinces au pluriel et non province (ce territoire arriéré décrit par les voyageurs anglais lettrés du XVIIIè). En effet le modèle centralisateur est mort, sauf chez nous.

Si François Bayrou s'était lancé plutôt comme le candidat des Provinces, nul doute que son destin eût été différent. Là encore, c'est une autre socialiste, Ségolène Royal, qui a enraciné partiellement sa campagne de 2007 sur le terroir provincial, sans comprendre malheureusement qu'il fallait un projet de réorganisation politique à l'appui.

Et pourtant quels bénéfices nous gagnerions à cette redistribution du pouvoir.

Les Bourguignons pourraient décider eux-mêmes des tribunaux de proximité dont ils auraient besoin. Il en irait de même des hôpitaux et des cliniques, comme des établissements scolaires.

Les Bretons pourraient aider leurs marins et leurs éleveurs porcins. Les Provençaux renforceraient leur sécurité par des moyens nouveaux.

Chaque province serait autonome, par exemple, en levant ses impôts, en créant des partenariats culturels ou économiques avec les lander, régions autonomes ou provinces étrangères, sans même en référer à la capitale.

Une métropole émergerait dans chaque province, permettant le développement d'activités économiques attractives pour toutes les villes moyennes relais.

Le Pays basque créerait une entité économique, politique et culturelle avec son homologue espagnol.

Alors que la France n'est plus qu'une province de l'Europe, pourquoi refuser à ses pays de devenir à leur tour, des provinces fières et autonomes ?


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11 réactions à cet article    


  • jullien 21 décembre 2010 12:01

    Alors que la France n’est plus qu’une province de l’Europe, pourquoi refuser à ses pays de devenir à leur tour, des provinces fières et autonomes ?
    Parce que que cela signifierait qu’il n’y aurait plus rien au niveau national. Je soupçonne que c’est pour cette raison que l’UE encourage le développement des régions/provinces/länder et la création de liens entre eux.


    • Nanar M Nanar M 21 décembre 2010 12:33

      Bah voyons et pourquoi pas un roi pour fédérer toutes ses baronnies ?


      • suumcuique suumcuique 21 décembre 2010 12:52

        La haute finance apatride s’attaque aux États et par le haut et par le bas ; par le haut, en faisant élire ses agents aux postes clé et en favorisant la naissance d’un super-État ; par le bas, en décentralisant, en alimentant les désirs d’autonomie régionale. Cela débouche, en haut comme en bas, sur la création d’une administration pléthorique et parasitaire au fonctionnement redoutablement post-soviétique ; en haut, c’est l’administration brussellite, le parlement strasbourgeard, etc., auxquels les politicards de chacun des pays membres peuvent se faire élire pour arrondir sensiblement leurs fins de mois et où ils peuvent placer leurs complices, ceux qui leur ont rendu des services, voire même leur femme et, pourquoi pas, leur maîtresse, leur chauffeur, leur prof de gym, etc. ; en bas, les politicards provinciaux, suivant le principe du népotisme républicain, ont tout loisir de placer également leurs proches, leurs fidèles, les proches de leurs fidèles, les fidèles de leurs proches, dans les administrations locales, départementales et régionales, les organismes multiples et variés qui ont vu le jour depuis la décentralisation mitterrandienne.

        Ce n’est pas un hasard si l’UE, ce super-Etat, on le sait, favorise les régionalismes, ou, selon une expression actuellement en vogue particulièrement galvaudée, le néo-féodalisme - il faut être d’une ignorance historique particulièrement crasse pour comparer le féodalisme à ce parasitisme institutionnalisé.


        • Laury 21 décembre 2010 17:33

          Merci Monsieurs les modérateurs de bien vouloir remettre ma réaction a cette article


        • ELCHETORIX 21 décembre 2010 14:39

          Non , mec , oh sorry , l’auteur , la France n’est et ne sera pas qu’une province de l’Europe , elle est et restera un pays majeur de cette Europe avec son armée et ses ADM et tout le reste !
          Quant à revenir au féodalisme et ses seigneurs , il n’en n’est pas question , la Résistance va s’organiser et nous ne nous laisserons pas dépouiller notre République .
          RA .


          • Papybom Papybom 21 décembre 2010 17:06

            Bonsoir ELCHETORIX.

             

            J’aime bien les gents posés comme vous, c’est reposant. Pourtant nous devons admettre que tous les ingrédients sont en place, pour nous mitonner les Etats-Unis Européens. Le gouvernement de Bruxelles est en place, il dispose d’un budget, d’une armée….

            Nous, petits Français, nous sommes vendus par nos dirigeants. Un Eurodéputé est mieux considéré qu’un petit député Français. Mais vu le travail de l’Assemblée, ne soyons pas étonné.

            Soyons vigilant car le travail de sape de notre liberté est souterrain.

            NB : Lancez-vous dans la rédaction d’articles, c’est amusant d’observer les réactions. Et en modération, encore plus.

            Cordialement.


          • ELCHETORIX 21 décembre 2010 22:14

            bonsoir papyboom , oui , j’aime bien la comparaison entre député de notre parlement et celui de l’entité de l’Europe !
            Qu’est-ce doit être entre ces messieurs et nous citoyens « ordinaires » !
            Oui , la résistance va s’organiser si l’on veut garder notre identité !
            Quant à proposer un article , pour le moment je n’ai pas la tête à cela , j’ai un projet d’auto-suffisance ou du moins plus d’autonomie pour la retraite que je veux passer loin du tumulte de grande ville , sans pour autant me perdre dans un « bled » du Sud de l’Hexagone !
            Et , pour proposer un article , cela demande de la concentration et de bien
            connaitre le sujet , donc du travail , un jour peut-être , si j’arrive à réaliser mon projet ou rêve .
            Je ne crois pas que je garde toujours le calme ou la sagesse , dans mes commentaires , cela dépend du sujet et de certains commentateurs , mais il est vrai que de s’emporter et donc s’énerver ne fait pas avancer quoi que ce soit , bon personne n’est parfait , du moment que l’on s’en tient à une ligne de pensée , sinon de conduite ...
            Cordialement .
            RA.


          • georges94 21 décembre 2010 15:51

            Quand on voit le clientélisme et la gestion contestable de nombres de régions, on ne peut qu’être effrayé par votre proposition.


            • Olivier Perriet Olivier Perriet 21 décembre 2010 19:18

              Bonjour,
              Sauf que le slogan des barons du PS « penser global, agir local » c’est une escroquerie :
              si les problèmes sont globaux, ils appellent une réponse semblable, qu’on soit à Paris ou dans le fief de Pierpoljak


              • PaotrGarz Paotr garz 21 décembre 2010 23:10

                Le courant fédéraliste a disparu de l’histoire politique de la France après les années 1970. Le centralisme, l’hyper-centralisme même, est ainsi devenu l’horizon indépassable de la culture politique française, le cadre intangible intégré par (presque) tous et qui ne peut être mis en question. C’est à peine si l’on tolère l’existence de collectivités, pourtant fantôches, comme les départements et les régions administratives, entre l’Etat et les citoyens. Le principe de subsidiarité est inconnu en France. Celui d’autonomie est une injure dans le langage politique français. Le fédéralisme est considéré comme une hérésie. La moindre mesure tendant à décentraliser l’Etat est perçue comme un retour en arrière synonyme d’affaiblissement de l’Etat. Le salut des Français ne peut venir que d’un Etat tout-puissant et hyper-centralisé.

                L’ingénierisme social des jacobins, vieux de plus de 200 ans, a de beaux jours devant lui.


                • Michel DROUET Michel DROUET 22 décembre 2010 02:28

                  Le probléme des collectivités territoriales en France, c’est qu’il y en a trop, qu’elles se marchent sur les pieds, s’agissant des compétences et qu’elles sont dirigées par des élus qui cumulent allègrement les mandats et les trustent sur la durée.
                  La solution n’est donc pas la création de baronnies, mais la simplification de la carte territoriale et l’autonomie financière des collectivités restantes.

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