Je ne suis certain de rien sauf d’une chose. Une « réussite » confirmée est rarement la rencontre heureuse entre un hasard et un peu de chance. Je parierai plutôt sur du travail (beaucoup) , et des opportunités saisies en prenant des risques (quelques). Je n’ai pas à ce point de vue l’impression d’avoir gagné au loto.
Je suis bien obligé de remarquer aussi que sur les 5 questions que vous posez à propos du CNE, 3 au moins sont en contradiction avec ce qui précède. Rechercher un premier emploi dans la perspective d’une délégation syndicale, d’une bonne petite grève et tout en refusant par avance toute mutation me parait terriblement peu opportun...
Je suis par contre d’accord avec vous sur le point que l’arrêt d’un CDI de moins de deux ans ne pose pas de problème insurmontable et ne saurait constituer une excuse pour justifier de l’intérêt du CNE. Sauf qu’ un licenciement doit être justifié et que cette justification repose en droit français sur la notion de faute. Et c’est là que les choses deviennent à la fois compliquées et douloureuses pour les interessés, le débat sur la faute constituant un réservoir sans fin d’activité pour les avocats spécialisés et les Prud’hommes. C’est de toute façon une épreuve traumatisante tout à fait inutile au tout début de sa carrière. Le CPE a à cet égard le mérite de codifier les choses en préservant au moins autant sinon mieux les droits du salarié. Enfin et c’est le plus important, le CNE, comme je le rappelle plus haut, c’est aussi un défi et une prise de conscience pour l’entreprise.
Alors oui, je conseillerais volontiers à mes enfants d’en accepter le risque, plutôt que de rester dans l’attente indéfinie d’un CDI.