Cette explication, selon laquelle les coupables seraient des gradés qui se seraient vus couper les fonds et étaient poursuivis par la justice, me paraît peu convaincante. Des gens au fond du trou, qui seraient traqués par les autorités pour corruption n’iraient pas attirer sur eux l’attention de ces mêmes autorités en réalisant un attentat. Qu’ils aient pu le faire suppose qu’ils conservgaient encore tous leurs liens, car une action aussi difficile implique qu’ils aient gardé leur influence. Il est de plus peu vraisemblable que l’ISI ait coupé les liens ave cles groupes terroristes. C’est la version officielle du 11 septembre qui dit cela. Mais l’ISI et le gouvernement pakistanais ont fait récemment l’objet de très graves accusations de soutien et de manipulation de groupes terroristes, tant au Pakistan qu’en Afghanistan.
Je pense que la justice et la presse, dans cette affaire, nous égarent, en mettant en avant l’hypothèse d’une vengeance de certains agents pakistanais en raison du non-paiement de certaines commissions. Il y a en effet des raisons sérieuses de douter de la version officielle de l’attentat du 8 mai 2002. Mais il n’y a aucune preuve que ce soit pour ce motif, bien au contraire.
Il convient de distinguer deux affaires distinctes :
1° une affaire sur l’attentat de Karachi comme attaque sous faux drapeau. Des éléments que les autorités françaises ont essayé de dissimuler à la demande de Jacques Chirac, puis de son successeur Nicolas Sarkozy.
Cette hypothèse est certainement supportée par des éléments sérieux, mais qui ne sont curieusement habituellement pas discutés par la presse et le juge Trévidic. Les moindres n’étant pas ceux que... le juge Bruguières a fourni lors de son interview à L’Express n°3072 (19 mai dernier) :
......
En quoi les éléments fournis par les Pakistanais étaient-ils inexacts ?
D’abord s’est posé le problème de l’explosif utilisé lors de l’attentat. Le résultat de nos analyses à partir de prélèvements effectués sur place était formel. Il s’agissait de tolite, un explosif militaire, composant du TNT. Pour les Pakistanais, c’était du nitrate, le même explosif que celui qui avait été utilisé contre le consulat général des États-Unis à Karachi, en juin de la même année. Ils voulaient nous convaincre que les auteurs étaient les mêmes. Face aux contradictions, ils nous ont présenté successivement quatre pistes différentes. En avril 2003, j’ai rédigé une commission rogatoire internationale (CRI) d’une trentaine de pages et j’ai voulu me rendre sur place.
Vous n’allez à Karachi qu’en 2006, trois ans après la CRI. Comment expliquer ce délai ?
Je me suis heurté pendant des années à un blocage pakistanais. Il y avait toujours une bonne raison pour empêcher ma venue. Une fois, c’était le tremblement de terre au Cachemire, une autre l’affaire des caricatures, ou des élections locales à venir. Enfin, lorsque je me rends à Islamabad et à Karachi en mars 2006 avec des enquêteurs, je suis courtoisement reçu. Mais dès que nous nous attaquons au fond du dossier, ça se passe plutôt mal. On nous refuse catégoriquement de refaire l’expertise litigieuse sur les explosifs. A ce moment-là, des attentats secouaient tous les jours le Pakistan. On comptait jusqu’à 100 morts par semaine. J’ai bien senti que l’attentat de 2002 n’était vraiment pas une préoccupation pour eux.
......
Ces éléments vont dans le même sens que ceux donnés par Michel Debbacq aux auteurs du livre Le Contrat, selon qui la scène du crime avait été nettoyée rapidement. On notera aussi l’étrange incapacité des experts officiels à s’accorder sur les explosifs utilisés. Un trait qui revient souvent dans les analyses d’attentats controversés, comme ceux de Madrid le 11.3.2004 et de Londres le 7.7.2005.
Il y a de nombreuses suspicions au Pakistan d’attentats sous fausse banière attribués aux islamistes. L’opposition locale a à plusieurs reprises dénoncé des personnalités de l’ancien gouvernement Musharaff d’orchestrer les campagnes de terreur. Les moindres suspicions n’étant celles portées sur le meurtre de Benazir Bhutto et une attaque contre un meeting de soutien au juge démis de la Cour Suprême Iftikhar Muhammad Chaudhry le 17.7.2007. D’après Courrier International n°1018 et The Daily Lahore (6 mai 2010), Musharaf et l’ancien directeur du renseignement Najeem Ejaz risquaient des poursuites devant la Haute Cour de Lahore.
http://www.courrierinternational.com/article/2010/05/06/l-avenir-s-assombrit-pour-musharraf
La perspective d’un attentat sous faux drapeau pour l’attaque contre la DCN est donc crédible. Cela expliquerait que les autorités pakistanaises aient fait traîner l’enquête durant si longtemps. Celui apparaît plus plausible que le fait que cet attentat « n’était pas une priorité pour elles ».
(Post très long, divisé en trois parties)
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10/10 20:49 - LOKERINO
Je me demande qui a bien pu m’attribuer un vote positif ? Un échappé de la meute ? La (...)
10/10 12:34 - nataraja
comme d habitude vous vous faites du mal ya rien a voir, secret defense
10/10 11:36 - non666
Juste une suggestion. Pour la prochaine campagne présidentielle , les photos officieles de (...)
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