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2° Une affaire de corruption sur les rétrocommissions du contrat Agosta, qui concernent un certain nombre de personnalités politiques françaises de droite, proches d’Edouard Balladur. Là encore les autorités françaises ont essayé de la dissimuler, à la demande des deux mêmes présidents. Seraient donc mouillés notamment, directement ou indirectement, outre les deux nommés, un certain nombre de personnalités de droite comme Edouard Balladur François Léotard, Alain Juppé etc...
Différents éléments ont surgi en faveur de leur existence. Notamment par le biais des responsables de la DCN et des hommes politiques impliqués dans l’enquête secrète menée en 1995-96. Mais ils ont tendance à se contredire entre eux.
Charles Millon affirme qu’en 1995 Chirac fraîchement élu lui a demandé d’enquêter sur les contrats Agosta et Sawari 2, évoquant des soupçons de rétro-commissions, mettant notamment sur écoute certaines personnalités.
Michel Marzens confirme l’arrêt des rétrocommissions sur le contrat Agosta ; mais il ne pense pas qu’il y ait un lien avec l’attentat de 2002
Villepin est quelque peu revenu sur l’enthousiasme de ses premières déclarations, et est désormais quasiment sur la même ligne : il y a eu arrêt de certaines commissions, versées à des non-pakistanais ; il évoque l’existence des rétrocommissions, mais pour lui il ne s’agit que d’un soupçon, il affirme qu’il n’a pas vu de preuves décisives ; il n’a aucune raison de penser qu’il y a un lien avec l’atttentat de 2002.
S’y ajoutent celles de Alain Juppé, qui confirme l’arrêt du versement de certaines commissions sur des contrats « pas clairs », mais ajoute n’avoir jamais vu de preuves de l’existence de rétrocommissions ayant pu servir notamment à financer la campagne d’Edouard Balladur. Donc à fortiori pas de raisons de voir un lien avec l’attentat de Karachi. Rétrocommission dont il n’était d’ailleurs même pas au courant de l’existence, la chose relevant de la Défense, domaine réservé de Chirac. Curieux que les deux n’en aient jamais parlé, quand même. Et si Charles Millon avait demandé des écoutes, c’était à Matignon de donner l’autorisation. Au total, un constat pas si différent de celui de Villepin, ou de Millon, qui affirme lui aussi ne pas avoir pu trouver de preuve définitive. Ce qui est toujours mieux que Raffarin, qui affirme n’avoir été au courant de rien...
De son côté, Jacques Dewattre, directeur de la DGSE de 1993 à 2000, a nié avoir mené une enquête sur le contrat Agosta à la demande de Millon : http://www.lemonde.fr/societe/article/2 … _3224.html
Ces contradictions ne sont guère étonnantes, car certains de ces hommes sont désormais liés à Sarkozy ; et de toute façon ni Villepin ni Chirac n’ont intérêt à ce que toute la lumière soit faite.
Cependant, il n’y a pas de preuve de lien entre les deux affaires. En dépit de l’insistence parfois pesante qu’une certaine presse mainstream a pu mettre dessus. Ce qui est en soi suspect. Les journaux en question sont en général prompts à éttoufer toute mention de terrorisme d’Etat, notamment autour du 11 Septembre. Défendre l’hypothèse d’une responsabilité de réseaux au sein de l’Etat pakistanais ouvre une brèche qui peut mener à remettre en doute l’origine de nombreux autres attentats-suicide. Car c’en était bien un, avec un kamikaze.
Il est curieux aussi qu’après avoir braqué les projecteurs sur cette théorie en juin 2009, les mêmes médias, de droite et de gauche, ont brusquement cessé de s’occuper de l’affaire dès que des éléments plus sérieux ont surgi, venant renforce l’hypothèse de l’existence de ces rétro-commissions. Ce qui va contre toute logique. Plus récemment, certains journaux de gauche ont relancé l’affaire, clairement afin de gêner Sarkozy. Mais ils ont dans le même temps changé de fusil d’épaule au sujet de l’origine de l’attentat.
On peut noter que cette campagne a débuté peu après que la justice pakistanaise ait sorti des éléments incriminants pour Musharaf et certains de ses séides. Ce dont la presse française ne s’est pas fait du tout l’écho. Ecran de fumée ?
Si Juppé a particulièrement insisté dessus, une chose est apparente depuis longtemps : les pakistanais n’avaient pas été concernés par l’arrêt du versement des commissions douteuses, qui n’étaient pas liées au versement de celles qui leur étaient destinées. Comme l’avait déjà établi la mission d’information parlementaire dans son rapport du 12 mai 2010. De plus, comme le note Le canard enchaîné (n°4700 du 24 novembre), ils ont bénéficié de conditions particulièrement avantageuses :
......
Les Français ont même poussé l’amabilité jusqu’à accorder aux Pakistanais, fin 1999, un rééchelonnement de plusieurs années du paiement des sous-marins, qui devait initialement s’achever en 2005. Puis, au sein du Club de Paris, ils ont obtenu, en décembre 2001 - soit seulement six mois avant l’attentat -, le réaménagement de la dette pakistanaise de 38 milliards dans des conditions jugées « exceptionelles » par le quotidien économique « Les Echos » (11/09/2002). Les Pakistanais n’avaient alors pas vraiment de raisons d’en vouloir aux Français. Au contraire.
Cette hypothétique vengeance se heurte aussi à une incohérence chronologique. L’attentat est en effet intervenu six ans après la fermeture du robinet ordonnée par Chirac, en mai 1996. « Un tel délai est incompréhensible, explique au »Canard« l’un des responsables de la DCN à Karachi. Jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001, nous étions une bonne centaine de Français sur place, sans aucune protection, et nous représentions une cible facile pour d’éventuelles représailles. Pourquoi n’avoir pas frappé à ce moment-là ? En 2002, nous n’étions plus qu’une trentaine, et un dispositif de protection avait été mise en place depuis 2001, ce qui rendait une attaque plus difficile. »
Mais hélas, pas impossible...
Hervé Martin
La thèse selon laquelle la décision de Jacques Chirac d’un lien avait entraîné une vengeance pakistanaise semble avoir définitivement pris du plomb dans l’aile. Celle liant l’attentat à la vente à l’Inde de sous-martins Scorpène paraît aussi très affaiblie.
Le seul élément probant était le fax que Randall Bennett aurait donné à l’ancien procureur anti-terroriste Michel Debbacq (les écrits de Thévenet ne pouvant pas être vraiment considérés comme une preuve), mais ce dernier en a vigoureusement nié l’existence, dans un entretien à L’Express, toujours dans le n°3072. Pourtant, il n’a engagé aucune procédure envers les auteurs du Contrat, qui affirmaient qu’il leur en avait parlé en détails. Qui se moque de qui ?
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10/10 20:49 - LOKERINO
Je me demande qui a bien pu m’attribuer un vote positif ? Un échappé de la meute ? La (...)
10/10 12:34 - nataraja
comme d habitude vous vous faites du mal ya rien a voir, secret defense
10/10 11:36 - non666
Juste une suggestion. Pour la prochaine campagne présidentielle , les photos officieles de (...)
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