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Commentaire de Morpheus

sur Réponse à R. Debray : Contre-éloge des frontières


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Morpheus Morpheus 22 décembre 2010 15:43

Je n’ai pas une vision abstraire et illusoire de la démocratie. J’ai une vision de la démocratie telle qu’elle devrait être, au contraire de vous qui semblez plutôt avoir une vision de la démocratie telle qu’elle est.

Cette vision est-elle illusoire ? Pas plus que la « vision » de Copernic sur les places respectives de la Terre et du Soleil. Et le parallèle est choisit à dessein. Vous adoptez de la démocratie, la vision d’une centralisation et d’une représentation des peuples par une assemblée élue, celle-ci concentrant les pouvoirs délégués par les électeurs. Ce pouvoir centralisé et concentré - que vous voudriez étendre à une assemblée mondiale - se trouve ainsi au centre des enjeux politiques, et concentre ainsi tous les efforts, mais surtout toutes les pressions des uns et des autres. Or, aucun être humain ne peut résister à autant de pression sans en subir les conséquences psychologiques, psychiques et physiques. Cela a des conséquences, car tout être humain subissant ces pressions, mêlées à l’ivresse du pouvoir, développe inévitablement des défenses, à savoir des réponses psychiques, de type névrotiques, voir psychotiques (notre civilisation devient chaque jour un peu plus psychotique, voir les lois liberticides contre le terrorisme).

A contrario, ma vision pose la « périphérie » comme détentrice du pouvoir - ou a tout le moins, du contre-pouvoir. Il y aurait bien une forme de délégation de pouvoir, mais contre balancée par une série de mesures visant à maintenir entre les mains des peuples le pouvoir de vérifier la qualité de la représentativité, et sanctionner le défaut de celle-ci lorsque cela s’avère nécessaire. Les mandats seraient impérieux, ce qui engagerait la responsabilité personnelle des mandataires. Cette responsabilisation contrecarrerait toute velléité de perdurer au pouvoir, et de faire carrière en politique (aussi parce que le nombre et la durée des mandats seraient limités).

Les enjeux qui seraient débattu émaneraient non plus du centre décisionnaire lui-même, mais de l’ensemble des citoyens, et ce par le biais d’un déplacement des questions, du centre vers les localités - appelons cela la « communalisation » (pour différencier du communisme, qui a été détourné de son sens et dont l’usage provoquerait un réflexe de rejet et une incompréhension sur le sens réel de la proposition).

De ce fait, les questions qui intéressent vraiment les citoyens seraient à l’ordre du jour, exprimées par eux-mêmes (et non récupérée voir inventée pour en faire des arguments de vente de programmes électoraux), et ne pourraient être ignorées par les gouvernants. Or, je ne sache pas, par exemple, que les citoyens se désintéressent des questions écologiques et sont incapable de considérer la nécessité de se mettre ensemble avec les autres communautés (nations) afin de résoudre les questions qui en découle. Je les crois même plus à même que nos gouvernants, car moins sensibles aux pressions des lobbys, qui si elle peuvent aisément s’exercer sur quelques personnalités, ne le peuvent aussi aisément sur une population disséminée.


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