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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Réponse à R. Debray : Contre-éloge des frontières


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 22 décembre 2010 17:47

Vous faites l’impasse sur l’essentiel de mon propos : le peuple durablement uni sur tout peut-il exister ou est-ce un mythe dangereux pour la démocratie ? Toute la vie politique en interne et à l’extérieur est marquée par des divisions, voire des positions dont la conflit ne peut être traité directement par les populations, elles-même divisées selon des intérêts contradictoires : sans institutions centralisées de pouvoir (donc représentatives) et sans séparation des pouvoirs, c’est le règne des mafias qui s’impose partout ! Une majorité peut toujours en chasser une autre...et donc doit savoir, en démocratie, qu’elle peut être remplacée à son tour. 


Ni vous ni moi ne sommes le peuple et ne pouvons prétendre que celui-ci, lequel est toujours divisé, est toujours d’accord avec notre point de vue. C’est pourquoi je parle de citoyens au pluriel ou de populations ou couches sociales, mais jamais de peuple magiquement uni , sauf à refuser la démocratie et à transformer celle-ci en dictature majoritaire.

Penser la politique c’est soumettre l’idéal à la (sanction de) réalité. Tout ceux qui prétendent forger un peuple uni n’ont pu qu’opprimer les citoyens au nom de cette unité fictive illusoirement considérée comme vérité. Tous ceux qui pensent que tous les citoyens peuvent être unanimes (derrière eux) se sont toujours, une fois au pouvoir, transformés en dictateurs plus ou moins sanglants : au nom du peuple souverain, le crime politique devient légitime. 

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