• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Pierre Régnier

sur La tentation de Munich face à l'Islamisme


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Pierre Régnier Pierre Régnier 22 décembre 2010 21:53

@ Gio (du 22 à 18 h 28)

Extraits de "Benoît XVI, premier responsable de la violence religieuse" :

"Il faut au moins savoir gré à Benoît XVI d’avoir re-précisé et souligné, dans le Nouveau catéchisme de l’église catholique, sa conception duale, violente, criminogène de Dieu. Lorsqu’il n’était encore que le cardinal Ratzinger la responsabilité du comité de rédaction lui fut confiée. Ce comité donna une fois de plus valeur de dogme à la croyance en une "bonne violence" de Dieu. Il confirma qu’il fallait continuer de l’enseigner et la transmettre aux générations futures.

Il le fit, certes, indirectement mais de manière parfaitement claire en réaffirmant que le Livre de Josué est aussi « saint » que tous les autres de l’Ancien Testament (passage 120 du Nouveau catéchisme), que tous ces livres « ont Dieu pour auteur », sont jugés par l’Eglise « sacrés et canoniques », "avec toutes leurs parties« (105), laquelle Eglise »n’accueille pas seulement une parole humaine, mais ce qu’elle est réellement : la Parole de Dieu" (104). Il le fit en réaffirmant que "Dieu est l’Auteur de l’Ecriture Sainte en inspirant ses auteurs humains« et qu’il »donne ainsi l’assurance que leurs écrits enseignent sans erreur la vérité salutaire« (136), »tout ce qui était conforme à son désir et cela seulement« (106), qu’ils enseignent »fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu a voulu voir consignée pour notre salut (107)" …/…

"La Bible annotée de Jérusalem, éditée en France en l’an 2000, juste après le Nouveau catéchisme (1998) nous donne la « bonne interprétation ». En de nombreux endroits elle nous dit de multiples manières que "le glaive c’est la Parole de Dieu". Mais c’est sans doute en marge du Livre de Josué que les théologiens papistes donnent le plus écoeurant exemple de "bonne interprétation".

Les chapitres 3, 4, 7 et 8 décrivent avec de nombreux détails la conquête du nord et du sud de Canaan. Chaque fois que le « Dieu Sauveur » livre une cité à son peuple en lui assurant la victoire il insiste pour que tous les ennemis soient "passés au fil de l’épée" afin que ne reste absolument aucun survivant. La consigne est respectée, jour après jour, jusqu’à la fin du massacre. Une note en marge nous dit la leçon que nous devons en tirer : "La puissance de Josué réside dans son total abandon à la volonté de Dieu. Il fait comme Yahvé lui avait dit. Il préfigure ainsi le Christ Jésus dont la toute puissance sera l’obéissance jusqu’à la mort : « non comme je veux, mais comme tu veux ».

"Jésus donnera sa propre vie dans l’obéissance à "Dieu son Père« , et il la donnera pour faire comprendre aux humains qu’ils  »doivent s’aimer les uns les autres". Josué massacre tout un peuple pour occuper sa terre mais il faut comprendre, selon les théologiens « interprétant correctement » que, dans les deux cas, c’est le même enseignement qui est donné au lecteur ! C’est ce qu’annonce d’ailleurs explicitement l’introduction au Livre de Josué : "L’ensemble du livre est une figure de la vie et de l’œuvre qui seront celles de Jésus-Christ. Le Dieu Sauveur fait entrer son peuple, l’humanité, dans la Terre promise, figure du royaume à venir, le Royaume des Cieux".

« Et les »bons interprètes" n’hésitent pas à créer, dans cette Bible de l’an 2000, un personnage unique à deux têtes, deux âmes, deux conceptions humaines complémentaires, pour eux très cohérent, qu’ils nomment « Josué-Jésus » !"

Pour moi, loin d’atténuer l’horreur de l’action décrite dans le Livre de Josué - correspondant très exactement à ce qu’on nommerait aujourd’hui un génocide et qui est affirmée "conforme au désir de Dieu« - cette prétendue »bonne interprétation" renforce impardonnablement le caractère aberrant et monstrueux de la théologie duale de l’eglise actuelle  : Dieu fut d’abord un ordonnateur de massacres puis, ayant évolué pour les besoins de son enseignement, est devenu le Dieu de Jésus donnant sa vie  pour la paix et l’amour universel !

En ce début du 21e siècle, devant l’entêtement du pape à pérenniser une telle croyance, devant sa volonté de la transmettre aux catholiques des générations futures je ne vois que trois attitudes possibles :

1/ Celle des athées qui disent "c’est forcément fou et violent comme ça, la religion, par nature, par définition ; de telles incohérences criminogènes sont logiques, normales, banales dès lors qu’on entre volontairement dans l’irrationnel etc.." Ça tient debout, c’est cohérent, c’est intelligent.

2/ Celle des catholiques que je rencontre dans mon entourage et qui est une attitude de déni, de « négationnisme » : affirmer que « ça n’existe pas », que le catholicisme « ce n’est, forcément, que le message des Evangiles » même quand ils ont sous les yeux ces textes des institutions dirigeantes de leur Eglise qui leur disent explicitement le contraire. 

3/ Celle, la mienne, qui est celle d’un ancien catholique fervent toujours admirateur de la vie et du message de Jésus mais qui repousse fermement le volet criminogène que le pape tient à pérenniser parallèlement.

Je voudrais que des catholiques sortent du déni et se posent enfin cette question toute simple : quel intérêt pouvons-nous avoir à cultiver, à pérenniser cette conception duale  ? Et, s’ils n’y voient comme moi qu’un incompréhensible entêtement dogmatique - contre les évidents besoins de l’humanité réelle, même croyante - qu’ils exigent de leur Eglise un clair rejet, une fois pour toutes, du volet criminogène.

Je vois de plus en plus de catholiques qui sont stupéfaits devant le fol entêtement dogmatique de leur pape et de leur hiérarchie. Je n’en vois toujours pas qui leur demandent d’en sortir.

D’où la violence toujours effectivement commise au nom de Dieu aujourd’hui,. Le fait qu’elle soit islamique n’étant pas selon moi le plus important. 

Les théologiens musulmans pérennisant la théologie criminogène de l’islam étant évidemment les plus mais pas les seuls responsables. 

D’où cet article en forme de provocation : « Il faut aimer les bons massacres » :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/il-faut-aimer-les-bons-massacres-86137 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès