Pour ma part, j’ai compris à partir du jour où l’on a censuré la pipe de Mr Hulot sur les affiches de la RATP qu’il y avait au pays de Voltaire un sérieux problème avec la liberté d’expression. Et que les ayatollahs de la démocratie journalistique et médiatique ne sont pas toujours les barbus enturbannés que l’on croit être en Iran ou en Arabie, mais plutôt des iconoclastes Français bien de chez nous qui, sur ce coup-là, étaient planqués au ministère de la santé publique. Par contre le tableau de Magritte : « ceci n’est pas une pipe », ça ne dérange personne. Alors, champagne ! car la version web du Figaro est désormais agonisante. Non ? c’est vrai ? mais quelle joie, alors ! Et comment ! Il y a en effet deux arguments qui plaident en ce sens, mais j’y reviendrai.
Le journal Figaro appartient au groupe Dassault, complexe militaro-industriel, le même qui fabrique les rafales. Autrement dit, travailler au Figaro, c’est être assimilé in extenso à la hiérarchie du pouvoir en place - un pouvoir occulte et dévoyé, dans lequel les journalistes, ont l’a vu avec Eric Zemmour, sont pris en sandwich - et donc assimilé à l’élite supposée avec tout ce que cela entraine en termes de rigueur, de coercitions et d’aberrations. D’où l’impossibilité à ce journal d’être libre et neutre. Et de même que l’image est liée au contenu et inversement, le Figaro ne peut modifier son image qu’en modifiant et filtrant son contenu, ce qui est légitime. Malheureusement, tels deux frères siamois ne pouvant être séparés, sous peine de mort, ce modèle entraine un monstre de syllogisme qui a conduit Etienne Mougeotte à vouloir prendre, vis-à-vis de Zemmour, une décision formelle fonctionnant sur elle-même et sans lien avec le réel : le licenciement du journaliste. Afin de sauver son image, le Figaro licencierait un employé pour le simple fait d’avoir dit la vérité, ce qui ferait passer, au conseil de prud’hommes, la direction du journal pour une équipe de barbouzes aux bras cassés, digne de la plus infâme des républiques bananières. On voit donc que l’opération a été clairement ratée. Car une image qui crache sur la raison, le talent et l’intelligence, celle d’un homme qui est une chance pour la France et une bénédiction pour le débat intellectuel, nous indique clairement que le journal confond éditorial et dictatorial. La recherche de la vérité est associée au journalisme, sinon les journaux seraient des romans. Zemmour a été depuis réintégré dans ses fonctions, mais on est passé pas loin du poteau d’exécution.
Pour l’histoire, on se souviendra qu’en 1914, Gaston Calmette, directeur du Figaro menait campagne avec des procédés diffamatoires contre Caillaux, adversaire politique de Poincaré. Il fut assassiné par la femme de Caillaux. Lire à ce propos, « 13 meurtres politiques exemplaires », de l’excellent Dominique Venner, chez Plon. Comme quoi, au Figaro, les temps n’ont pas changé : on ne tue plus l’homme mais on assassine les mots. Ceci étant dit, il y a peut-être au sein de la rédaction une tradition tenace, celle d’une culture de l’entreprise de la censure, un atavisme journalistique du non-dit, de l’euphémisme en boite, surgelé, prêt à penser en cinq minutes au micro-onde, un écrémage systématique du mot qui fâche, qui lache, qui tâche, qui grogne, qui gratte, qui pue, qui pète, qui colle, qui blasphème, qui francise puis qui rancit. Bref, si vous voulez avoir une idée de ce qu’est le terrorisme intellectuel de la novlangue, il suffit d’aller un peu gazouiller, à vos heures perdues, au rayon commentaire du Figaro. Heures perdues : au propre comme au figuré.
Et pour revenir enfin à l’agonie de la version web du site, comptabilisons le nombre ridiculement faible de commentaires (certains ne dépassent même pas dix) pour chaque chronique - pour un pays qui compte tout de même plus de soixante-cinq millions d’habitants. Pas de quoi pavaner... ce qui démontre que la censure sectaire, rigoriste, puritaine et pathétique que ce journal exerce sur les intervenants produit un écrémage à l’envers, autrement dit, ce n’est plus le journal ici qui exclut les commentateurs mais bien le contraire. Puis, ne dit-on pas en effet que c’est quand la bête agonise qu’elle est la plus agressive.
17/06 13:05 - Rmanal
Le Figaro, l’exemple même du journal tombé sous la coupe d’un propriétaire dont le (...)
17/06 12:06 - IIIIIIVVIIXIXIII
Je vais laisser tomber ce journal, j’écrie mes commentaires, engagés, non offensant, dans (...)
05/03 17:26 - turk_et__fière
Je me suis inscrit sur le site du figaro pour répondre à un commentaire qui masque (...)
24/01 10:54 - nomade
Encore une censure sur le site du figaro.fr : En commentaire à l’article : “Énergie (...)
23/12 02:53 - Sandeman
Pour ma part, j’ai compris à partir du jour où l’on a censuré la pipe de Mr Hulot (...)
25/10 19:02 - berberian
Y en a marre du Figaro.fr mes post je les publie sur http://www.edazibao.com/
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