Mélenchon, qui conserve toujours sa dignité (ce qui ne veut pas dire non
plus être un pisse vinaigre) même dans les émissions peu dignes où il
doit passer pour faire connaître ses idées, défend le retour à un
discours de gauche de fond : reprendre au capital ce qu’il a pris des
mains du travail. Et le faire vraiment, c’est-à-dire pas en comptant sur
le grand soir magique où le pouvoir sera repris sans passer par les
outils de la république, mais au contraire ne pas hésiter à mettre les
mains dans le cambouis de la république réelle pour la réparer, ce qui
veut dire entre autres passer chez Ruquier et consorts.
Répéter
indéfiniment comme certains ici mais sans jamais le moindre commencement de preuve qu’il
dira de voter pour le PS au second tour ne change rien au fait
qu’aujourd’hui la seule possibilité pour ceux qui ne veulent pas le
maintien de la servitude capitaliste, c’est de faire en sorte que le
Front de Gauche passe devant le PS en votant et en convainquant de voter
pour le Front de Gauche.
La stratégie de Mélenchon est simple :
si DSK est candidat du PS, tout faire pour passer devant lui et accéder
au 2nd tour, de façon à contraindre le PS à se réancrer à gauche. Si
DSK passe devant, il a déjà dit qu’il ne pourrait pas appeler à voter
pour celui qui préconise avec le FMI le contraire de ce qu’il dit de
faire (cf. notamment la référence à l’Islande). D’autre part, il a
maintes fois dit qu’il dirait oui au report des voix à condition que le
PS s’engage clairement à reporter ses voix en faveur du FdG en cas de
second tour avec l’UMP. Sapin a déjà dit indirectement que dans un tel
cas de figure il voterait pour l’UMP. Donc on est engagés dans un combat
très inégal entre l’anticapitalisme et le capitalisme de l’UMPSFN, ce
n’est pas le moment de faire les fines bouches qui refusent de se salir
les mains dans le cambouis de notre société réelle.