Abou : j’ai passé 6 mois en Inde et je me suis rendu compte que l’hindouisme serait plutôt pudibond. Voici un extrait d’un texte qui me parait assez intéressant :
Les hindous, dominés par les Moghols, particulièrement
dans le nord du pays, en ont adopté les coutumes en imposant
à leurs propres épouses et à leurs filles nubiles
de se cacher le visage derrière la ghungat constituée
par un pli du sari ou de l’écharpe, la dupatta. Aussi bien
étaient-elles ainsi mieux protégées des appétits
divers. Une partie importante de la statuaire féminine ou
érotique a été détruite à cette
époque en dehors même des interdits du Coran sur la
représentation humaine ; les seins et les organes sexuels
en ont été les premières victimes. La morale
chrétienne, imposée par l’Occident, suivie par les
Britanniques et démesurément amplifiée sous
le règne de Victoria, a fini de transformer la majorité
des Indiens en un peuple pudibond. Les sujets sexuels sont tabous
; la virginité des femmes reste le bien le plus précieux
; les jeunes gens ne se font la cour que très rarement et
toujours à bonne distance ; les villageoises apeurées
se cachent le corps et le visage à l’approche du premier
mâle inconnu. Les musulmanes continuent, dans leur ensemble,
de porter la burkah de leurs ancêtres comme on peut le constater
au Cachemire. La bourgeoisie, petite et moyenne, qui conserve l’image
d’une Angleterre victorienne, pourtant bien dépassée,
affecte une pudeur extrême tandis que ses femmes se délectent
dans les romans à l’eau de rose. D’une façon générale,
l’intimité des couples est difficile dans les grandes familles,
compte tenu des conditions de logement. Le respect du rite ou les
espoirs de la fécondité paraissent seuls justifier
les libations des lingams et les attouchements des yonis de bois
ou de pierre. Du Mahatma Gandhi à Moraji Desai, le contrôle
des sens et l’abstinence sexuelle sont donnés en exemple
par ceux qui convient les hommes à se consacrer à
d’ambitieuses missions politiques ou sociales. Les arts figuratifs
contemporains ne se hasardent qu’avec prudence à représenter
les corps nus