Ceci dit, il y a une autre solution que la nationalisation à la zimbabwé des banques centrales. C’est Hayek qui prévenait des dangers d’une monnaie unique en Europe ( Choice in currency : a way to stop inflation publié en 1975).
« Il ne peut y avoir de garantie plus efficace contre l’abus par le gouvernement de ses prérogatives que la liberté pour les individus de refuser toute monnaie qui ne leur inspire pas confiance pour préférer une autre monnaie. De même, il ne peut exister de plus vive incitation pour les gouvernements à maintenir la stabilité de leur monnaie que la connaissance de ce simple fait : aussi longtemps qu’ils maintiendront l’offre de monnaie à un niveau inférieur à la demande, cette demande tendra à croître. Dès lors, privons les gouvernements (ou leurs autorités monétaires) de tout pouvoir monopolistique qui leur permet de protéger leur monnaie contre la concurrence : s’ils ne peuvent plus dissimuler la mauvaise qualité de leur monnaie, alors ils devront en restreindre les volumes en circulation.
Introduisons par la loi de telles possibilités, et les citoyens refuseront rapidement leurs monnaies nationales une fois qu’elles se seront considérablement dépréciées ; ils échangeront alors une monnaie en laquelle ils auront confiance.
Au final, les monnaies des pays poursuivant une politique monétaire responsable tendront progressivement à remplacer les devises les moins dignes de confiance. Une réputation de vertu en matière financière deviendra un actif jalousement gardé par les émetteurs de monnaie, car ils sauront que même la plus petite malhonnêteté réduirait la demande pour leur service ».
Quelqu’un se risquera-t-il à une critique de fond ?