Je vois que Google mène assez directement vers cet article sur une recherche portant sur le titre de l’ouvrage « Gouverner par le chaos ». Quelques précisions me semblent s’imposer, pour des lecteurs qui se seraient égarés comme moi.
Cet ouvrage, comme celui auquel il se réfère, « L’insurrection qui vient », étant tous deux anonymes, il est très abusif, comme vous semblez le faire, de présumer qu’ils puissent avoir le même auteur.
D’autant qu’ils n’ont pas le même éditeur, et que l’éditeur de « L’insurrection qui vient », Eric Hazan, le nie clairement et parle même d’un « faux ».
« Gouverner par le chaos » n’est d’ailleurs pas explicitement « signé » du Comité invisible, et se borne à se placer dans son « prolongement ».
La lecture des deux textes ne laisse en réalité aucun doute : ils n’ont manifestement pas le même auteur. Le style tout d’abord ! Autant celui de « L’insurrection qui vient » est flamboyant et subtile, porté, comme vous le notez d’ailleurs, par un véritable souffle, autant celui de « Gouverner par le chaos » est aussi plat que lourdement didactique. En un mot : scolaire.
Lourd, « Gouverner par le chaos » l’est autant par la typographie de son titre de couverture, que par son contenu ! A aucun moment « L’insurrection qui vient » ne sombre dans le conspirationnisme à la petite semaine dans lequel se vautre « Gouverner par le chaos ». Ça manque vraiment de subtilité, et surtout d’un peu d’intelligence... des situations.
Non, il n’est pas nécessaire d’imaginer une sorte d’autre Comité invisible à la tête d’une vaste conspiration internationale destinée à décerveler les populations, comme « Gouverner par le chaos » en stigmatise l’existence à peu près à chaque ligne, pour se croire dans le « prolongement » de « L’insurrection qui vient ». D’ailleurs, désigner plus ou moins grossièrement du doigt des Alain Minc ou des Jacques Attali à la vindicte, comme agents putatifs de cet autre Comité invisible, serait risible, si ça ne marquait pas une réelle faute de goût.
Enfin, vous le relevez d’ailleurs aussi, nous avons à faire, avec « Gouverner par le chaos », à « une simple introduction aux techniques modernes de manipulation », que l’on peut - éventuellement - lire comme une dénonciation. Mais rien de plus.
Relisez « L’insurrection qui vient » :
« Le désert ne peut plus croître : il est partout.
Mais il peut encore s’approfondir.
Devant l’évidence de la catastrophe, il y a ceux qui s’indignent et ceux qui prennent acte, ceux qui dénoncent et ceux qui s’organisent.
Le comité invisible est du côté de ceux qui s’organisent. »