« La compétition, c’est la vie »
C’est une vision très réductrice de la vie.
Cette assertion est vraie seulement d’un point de vue darwinien, et ne doit s’appliquer qu’à la biologie. Et encore, dans ce domaine on a noté qu’il existait aussi d’autres aspects comme symbiose (profitons l’un de l’autre pour prospérer ensemble).
Si on applique la compétition de manière absolue dans la société humaine on va finir par la déshumaniser entièrement.
- Doit-on, Monsieur Claude DP, se débarrasser des handicapés qui ne sont pas optimum pour le monde du travail ?
- Les retraités devraient être exclus de la société car ils sont des « parasites », beaucoup de sociétés animales bien organisées pratiquent cela et laissent mourir de faim leur vieux loin du groupe.
- L’éducation ne devrait avoir comme but ultime que la formation d’ouvriers spécialisés comme chez les fourmis, sans cultures ni passions.
- Finalement pourquoi ne pas se mesurer aux autres nations dans une immense guerre mondiale ? On pourrait commencer par se mettre d’accord avec les autres nation possédant l’arme nucléaire pour réduire nos concurrents à néant. Quelle victoire !! On pourrait aussi finir le tout dans une joyeuse guerre civile.
Pour terminer je voudrais vous parler, en ma qualité de d’étudiant-chercheur dans la recherche publique de l’autre système de pensée : l’émulation.
Contrairement à ce que des idéologues veulent nous faire croire, les progrès scientifiques du XIXe et du XXe siècle n’ont pas pour origine principale la compétition.
Ce qui a permis tant de progrès en matière scientifique c’est la mise en commun des informations, chaque chercheur ne devant une petite partie dans ce grand édifice qu’est la recherche moderne. La publication systématique dans des journaux scientifiques librement consultables, ainsi que l’abandon de la propriété intellectuelle dans la plupart des cas, voilà ce qui a fait le succès de la science moderne. Et si Einstein aurait breveté ses théories relativistes et sa célèbre formule E=MC², nous aurions peut être perdu 20 ou 30 ans dans notre course pour le progrès.
La compétition entre les différentes équipes scientifique existe, mais l’émulation est bien plus importante. Même les barrières nationales sont tombées. Le monde scientifique travaille dans un immense réseau public international en presque parfaite harmonie.