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Commentaire de JL

sur Les 35 heures, un débat de cons


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Francis, agnotologue JL 4 janvier 2011 10:34

Plutôt qu’un débat de cons, je dirais une gouvernance de cons : à un instant t, il y a d’un coté ceux qui veulent légiférer sur un sujet parce que c’est « dans l’air du temps » du point de vue de leur électorat, et de l’autre, ceux qui, tels des berniques, sont accrochés au statu quo parce qu’ils y sont adaptés. Si la loi passe, les plus malins ou les plus chanceux s’adapteront à la nouvelle situation ; et tôt ou tard, les loosers congénitaux se retrouveront à nouveau exploités. La situation sera mûre pour une nouvelle modification, les politiques appellent ça des réformes.

Je ne sais pas si vous avez déjà eu affaire à des professionnels du bâtiment. On dirait qu’ils font exprès de mal faire le boulôt. De fait, c’est qui qui sera appelé à réparer les malfaçons ? La profession, évidemment. Sur un bateau, on dit : « une main pour toi, une main pour le bateau ». Les fourmis diraient : trois pattes pour toi, trois pattes pour la fourmillière. Si un marin sauve ainsi son bateau et sa vie, la main d’un professionnel qui oeuvre pour sa profession est celle qui empêche son propriétaire de couper la branche sur laquelle il est assis.

C’est pourquoi les hommes politiques ont l’habitude de pondre des réformes que l’on peut qualifier sans se tromper de « ni fait ni à faire » : ils se créent ainsi du grain à moudre puisqu’il y aura autant de mécontents après qu’avant, et l’on sait depuis Yvan Audouard :

« Ce ne sont pas les mécontents qui prendront le pouvoir mais ceux qui auront su tourner le mécontentement à leur profit. » Le mécontentement est le fond de commerce des politiques.

Il en est ainsi des « 35 heures » : autant il est juste de réduire la durée légale d’exploitation des travailleurs par le capital, autant il est absurde de vouloir aligner tous les travailleurs sur le régime des salariés dans les entreprises de haute technologie. Je ne citerai qu’un exemple : un artisan qui emploie des compagnons craindra à juste titre, que ceux-ci ne lui piquent ses marchés et ses clients en travaillant chez eux pendant ses RTT. 


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