La particularité de Zemmour est, me semble-t-il, d’être emblématique et le porte-voix des doutes et des changements qui traversent les sociétés européennes et pas seulement la société française (alors que certains lui reprochent d’être trop franco-centré ou franchouillard).
Pour faire court :
- l’idée (née du XXème siècle) que l’Européen, le Blanc, est responsable des plus grands malheurs s’est imposée progressivement et naturellement dans l’esprit des Européens au point d’être une évidence ;
- les associations anti-racistes n’ont pas eu à se forcer pour enfoncer le clou : le Blanc est indiscutablement le bourreau, l’Autre est indiscutablement la victime. Elles n’ont pas intérêt à ce que cette norme soit remise en cause ;
- or cette norme est remise en cause en Europe (même en Allemagne) - quasiment aussi progressivement et naturellement qu’elle s’y était imposée - pour des raisons internes mais aussi externes (par ex. : les Chinois ne sont pas plus humanistes que les Européens).
Kelman, Eolas, Bilger peuvent renouveler leurs propos, ça n’affecte pas cette norme, cette vision historique.
Zemmour, lui, a la possibilité d’aborder tous les sujets (un jour la Chine en Afrique, un autre les votations suisses, les banlieues, les cantines scolaires, ...) qui ensemble tordent le cou à cette norme.
Bref, des 4, Zemmour est le plus actif et le plus représentatif de ce que redoutent les associations anti-racistes, à savoir le changement de norme en Europe.