@ Furax (du 15 à 17 h 39)
Dans le livre qu’il a
consacré à Tibhirine, John Kiser rapporte que Christian de Chergé essayait de
convaincre ses frères moines de ne pas chanter les psaumes les plus violents
"alors que les actes de brutalité ne cessaient de se multiplier
alentour".
Pour les autres moines,
qui tenaient à chanter ces psaumes, "ils n’avaient aucune raison de
scandaliser les musulmans puisque le Coran affirmait clairement qu’ils avaient
été donnés à David par Dieu lui-même (sourate 4, verset 163)".
On a là un bel exemple du
blocage de la pensée et du cœur engendré par le dogmatisme catholique : s’il
rejoint le dogmatisme islamique c’est rassurant. Une spiritualité véritablement
« jésuïste » aurait dû conduire les moines à réfléchir sur le rôle de
la croyance en la violence de Dieu dans la violence effectivement commise en
son nom.
Les dogmatismes criminogènes
se confortent mutuellement, et empêchent de mettre en question ce qui alimente
la violence religieuse. C’est le terrible bilan qu’on peut faire des rencontres
inter-religieuses de ces dernières années : on n’y parle pas des indispensables
réformes pacifiantes parce que c’est un sujet qui fâche.
Et on pérennise ainsi les
pires croyances sur la nature de Dieu, en un temps - 20 siècles après les
Evangiles ! - où l’humanité se demande toujours quand et comment vont cesser
les violences commises au nom de Dieu.
Personnellement, je ne me
demande plus depuis trente ans au moins et, en agaçant beaucoup de croyants, notamment dans mon ancien milieu catholique où je fus très fervent, je milite autant que je peux
pour la destruction du dogmatisme criminogène.
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/il-faut-aimer-les-bons-massacres-86137